La France poursuit son déconfinement. En attendant de nouvelles annonces du gouvernement, les déplacements sont à nouveau possibles dans un rayon de plus de 100 km, sans avoir besoin d’une attestation. Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, a indiqué que « Dès maintenant, on peut réserver ses vacances pour le mois de juillet et pour le mois d’août », en conseillant toutefois d’organiser ses vacances en France plutôt qu’à l’étranger.
Mais il ne faut pas oublier que le coronavirus SARS-CoV-2 circule toujours et qu’il peut jouer les trouble-fêtes pendant les vacances avec plusieurs cas de figure :
- Vous attrapez la maladie Covid-19 et vous ne pouvez plus partir en vacances.
- Une phase de confinement se déclenche et vous empêche de partir.
- Le lieu où vous devez vous rendre fait à nouveau l’objet d’un confinement.
De quoi devenir frileux lorsqu’on réserve son voyage, en se posant la question du remboursement si vous devez annuler pour une raison liée à la crise du coronavirus.
Le Gouvernement demande mais n’impose pas
Lors du cinquième comité interministériel du tourisme (CIT), qui s’est tenu le 14 mai 2020, le Gouvernement a demandé aux professionnels de l’hôtellerie et du tourisme la garantie qu’un remboursement intégral sera possible en cas d’annulation des nouvelles réservations effectuées, dans le contexte sanitaire de l’été 2020. Plusieurs fédérations se sont engagées dans ce sens : UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), GNI (Groupement National des Indépendants), SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating) et EDV (Entreprises Du Voyage).
L’objectif est de rassurer les Français qui souhaitent réserver maintenant leurs vacances… mais il n’y a pas d’obligation officielle. Comme l’indique l’Institut National de la Consommation, l’ordonnance du 25 mars 2020 privilégie les avoirs sur les remboursements en cas d’annulation de la plupart des voyages comprenant un transport et un hébergement. Elle s’applique pour les annulations entre le 1er mars 2020 et le 15 septembre 2020 inclus. Cette ordonnance a été prise pour éviter une vague massive de demandes de remboursement, qui pouvait entraîner la faillite de nombreux professionnels du tourisme. Notons que les avoirs ont une validité de 18 mois et sont remboursés après ce délai, s’ils n’ont pas été utilisés. En outre, cette loi concerne les voyages en France et que chaque pays européen a sa propre législation en la matière.
Bref, le remboursement n’est pas systématique. Nous avons posé la question à quatre grands acteurs de la vente en ligne dans le domaine du tourisme :
- Airbnb
Les réservations pour des logements effectuées au plus tard le 14 mars 2020 sur Airbnb, avec une date d’arrivée entre le 14 mars 2020 et le 15 juillet 2020, peuvent être annulées avant la date d’arrivée sans frais ni pénalité. Les voyageurs recevront, à leur gré, un crédit voyage ou un remboursement intégral. Il faut toutefois que la condition d’annulation soit liée à la maladie Covid-19. La politique relative aux cas de force majeure d’Airbnb ne s’applique pas pour les dates d’arrivée prévues après le 15 juillet. C’est également le cas pour les réservations faites après le 14 mars 2020, sauf si le voyageur ou l’hôte sont atteints par la maladie Covid-19. Airbnb donne tous les détails sur sa politique d’annulation et de remboursement sur cette page de son site web.
- Expedia
Expédia traite différemment les réservations pour des voyages jusqu’au 30 juin inclus et celles pour après le 30 juin, car les conditions d’annulation de ses partenaires (compagnies aériennes et hôtels) sont susceptibles d’être modifiées à partir de cette date. Ainsi, l’annulation d’un séjour à l’hôtel après le 30 juin peut entraîner des pénalités, sauf si vous avez pris une offre avec annulation gratuite. Le site ne donne aucune garantie de remboursement en cas de nouveau confinement. Cela dépendra du bon vouloir de l’hôtel et/ou de la compagnie aérienne. Pour un séjour dans un hôtel avant le 30 juin, le prestataire peut proposer un bon à valoir dans le même établissement, à des dates ultérieures. Pour un trajet en avion jusqu’à cette date, le site indique sur sa page dédiée au coronavirus : « Vous pourrez peut-être être en mesure d’annuler votre vol à venir sans aucune pénalité et de recevoir un remboursement complet ou un crédit de la compagnie aérienne à utiliser sur un voyage à venir. »
- Booking.com
Lorsque les gouvernements imposent des restrictions de voyage et qu’un voyageur ne peut se rendre physiquement dans un hébergement, le site propose à ses clients une annulation gratuite ou une modification des dates du séjour, lorsque cela est possible. Booking.com a appliqué cette politique pendant la période de confinement, même pour les réservations non remboursables. Mais les choses ont changé pour les réservations effectuées depuis le 6 avril, avec un retour à une politique d’annulation et de modification de date de séjour qui concerne uniquement les clients ayant réservé des chambres remboursables. Le site estime que les clients sont conscients des risques et des restrictions en vigueur dans le monde entier, et donc des avantages de réserver une chambre remboursable. Bien entendu, les établissements hôteliers peuvent décider directement de procéder à un remboursement ou à une modification d’une réservation initialement non remboursable.
- Abritel
La plate-forme Abritel est un intermédiaire entre le vacancier et le propriétaire d’un appartement ou d’une maison. Le vacancier qui réserve un séjour s’acquitte de frais de service auprès d’Abritel, mais le montant du loyer est remis au propriétaire qui a publié son annonce sur Abritel. Pour la France, ce sont donc les propriétaires qui offrent la possibilité d’un avoir ou d’un remboursement pour les annulations de séjour liées au Covid-19. Pour cela, ils suivent l’ordonnance du 25 mars 2020 qui s’applique aux annulations des locations de vacances en raison de la Covid-19. En temps normal, les conditions d’annulation sont fixées par le propriétaire au moment de la réservation. Pour cet été, quelles que soient les conditions d’annulation prévues par le propriétaire, tout séjour annulé pour un motif lié à la Covid-19 donne droit à un avoir ou à un remboursement. Si l’avoir n’est pas utilisé au bout de 18 mois, alors le vacancier peut demander au propriétaire le remboursement. En outre, il faudra éventuellement contacter Abritel pour le remboursement des frais de service.
Faire preuve de prudence
Il est donc conseillé de procéder à plusieurs vérifications avant de réserver : contactez directement la compagnie aérienne, l’hôtel ou un autre prestataire (location de voiture, visite, excursion) pour demander précisément quelles sont les conditions de remboursement. Tentez de faire de même si vous désirez réserver un logement chez un particulier. Quitte à payer plus cher, optez pour une réservation avec une option d’annulation gratuite pour éviter les mauvaises surprises.
Les assurances annulation ne fonctionnent pas en cas de pandémie
Du côté des assurances, la plupart des contrats qui couvrent les voyageurs en cas d’annulation excluent les cas de force majeure tels que les tremblements de terre, les inondations, les tsunamis, etc. Considérée comme une pandémie, la crise du coronavirus rentre dans cette catégorie d’exclusion et vous aurez du mal à trouver une assurance qui vous offre ce type de protection, même celles liées aux cartes de crédit haut de gamme (Visa Premier ou Gold Mastercard).
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