Les calendriers des constructeurs automobiles peuvent être serrés, et les risques de dérapages très grands, pour des marques prêtes à tout en 2024 pour abaisser les coûts et produire là il sera le moins cher de construire des voitures. Au Brésil, sur le site de la future usine du géant chinois BYD, les autorités ont révélé avoir secouru 163 ouvriers d’origine chinoise, employés par la société Jinjiang Construction Brazil Ltd. Pour cause : des conditions de travail proche de l’esclavagisme, avec des droits très limités, des paies tardives, et des aménagements pour se reposer loin d’être à la hauteur de toute forme de dignité humaine.
Suite à l’intervention des autorités brésiliennes dans l’État de Bahia, au nord-est du pays, BYD s’est soumis à des obligations comprenant notamment l’arrêt pur et dur des travaux. BYD a indiqué avoir mis fin à ses relations avec son partenaire Jinjiang Construction Brazil Ltd. et le projet de l’usine au Brésil est en suspens. De son côté, le sous-traitant chinois s’est engagé à protéger les droits de ses salariés et transférer ses travailleurs dans des hôtels. Alexandre Baldy, le vice-président senior de BYD Brasil, tentait de sauver l’image de la marque :
« BYD Auto do Brasil réitère son engagement à respecter pleinement la législation brésilienne, notamment en ce qui concerne la protection des droits des travailleurs et de la dignité humaine ».
BYD était au courant
Parmi les conditions catastrophiques dans lesquelles évoluaient les ouvriers, on peut noter les logements qui ne disposaient d’aucun matelas sur les lits, et d’une salle de bain partagée par 31 travailleurs. À cause de leurs horaires, ces derniers devaient se lever à 4 heures pour se tenir prêts à 5h30. Pour les retenir, l’entreprise travaillant avec BYD conservait leurs passeports, et tout travailleur cherchant à partir avant six mois ne se voyait pas payé.
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Sans en dire plus, BYD déclarait avoir mené une « étude détaillée » au cours des dernières semaines sur les conditions de travail et de vie des employés sous-traités, et avoir demandé « à plusieurs reprises » à l’entreprise de construction d’apporter des améliorations. Le constructeur automobile chinois était donc au courant du problème, jusqu’à ce que les autorités brésiliennes interviennent. Son usine au Brésil aurait dû être opérationnelle d’ici à l’année prochaine. Le pays représentait pour elle un marché de premier plan, alors qu’elle y écoulait 66 000 unités de janvier à novembre 2024.
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Source : Bloomberg