Eh bien oui, Le Nouvel Hebdo est à même d’ajouter son grain de sel dans la plaie du premier tour de la présidentielle. Simplement parce qu’il n’a manqué à Lionel Jospin que 195 000 voix pour être présent au second tour et éviter le “séisme” dont presque tous les journaux ont fait leur manchette.Dans le sondage réalisé auprès des internautes par l’institut CSA pour le compte du groupe Serveur, sondage a posteriori sur le thème “Pour qui venez-vous de voter ?”, on se rend compte que le vote Jospin passe à 18 % au lieu de 16,14 % au global. Et que le vote Le Pen, celui qui conduit singulièrement une bonne partie des abstentionnistes à manifester leur désappointement dans la rue, tombe à 14 % contre 16,91 dans la réalité.Ces écarts sont importants parce qu’ils reflètent également un changement comportemental dû à l’avancée de la société de l’information. Parce qu’elle change les habitudes. La mobilité devient une tendance de fond. Il n’y a pas besoin d’être un politologue averti pour comprendre que les abstentionnistes étaient pour une bonne part en vacances, bien loin de leur bureau de vote.Et qu’ils ont dû jongler pêle-mêle avec les dates des congés scolaires, celles de leurs ex, pour les familles recomposées, et les recommandations de Bison Futé sur la route des départs ou des retours. Serait-ce si compliqué de voter depuis Toulouse lorsque l’on habite Paris, ou inversement ?L’administration du prochain quinquennat se doit d’intégrer l’évolution comportementale des citoyens qui gèrent des complexités nouvelles dans leur vie de tous les jours. Si ?” admettons ?” 10 % des électeurs ont fait défaut au premier tour par peur des bouchons, il y a urgence à mettre en chantier le vote électronique délocalisé.Le journal Le Monde, dans son édition du 24 avril, n’a pas hésité à consacrer une page au vote électronique comme outil réducteur de l’abstensionnisme. Cest ça aussi la prise en compte des réalités du pays.
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