Deep house, garage, électro clash, industriel, tribal, transe, speedcore, trip hop, nu-jazz, drum’n’bass, break beat… On trouve tout ça sur le site de téléchargement légal de musique Uploud.com. Lancé le
11 octobre dernier, il s’est spécialisé dans la musique électronique, un marché ‘ énorme, selon Stéphane Conry, directeur commercial du site. Dans le monde, il existe 6 000 labels
électro indépendants. ‘Uploud.com en distribue pour l’heure une quarantaine, soit 2 500 titres, et espère signer avec une cinquantaine d’autres d’ici à la fin de l’année. ‘ Pour certains, assure Stéphane Conry,
nous sommes leur premier distributeur. ‘ Car ce marché n’est pas toujours très bien distribué par le circuit de vente classique. Et il reste de toute façon étroit. ‘ Des artistes qui ont
dépassé 10 000 copies vinyles dans le monde, il n’y en a pas beaucoup. ‘Uploud.com veut donc combler les trous, avec une vocation forcément internationale (le site est même disponible en version chinoise). ‘ Nous avons des clients étrangers qui téléchargent des labels
complets. ‘Pour satisfaire cette demande, Uploud a décidé de ne pas s’aligner sur les pratiques des grandes enseignes, FnacMusic, iTunes Music Store ou VirginMega. Si les téléchargements se font au titre ou à l’album, le prix du morceau est de
1,60 euro, contre 99 cents habituellement.Car, selon Stéphane Conry, il est impossible d’être rentable avec des titres à 99 cents. A moins de vendre à perte. En plus de la Sacem et de la TVA à payer et des reversement à effectuer au profit des labels, il faut compter avec
les coûts de l’hébergement, de la bande passante, et avec celui de l’encodage. Mais Uploud compte être rentable dans deux ans, en tablant sur 10 000 acheteurs, avec un panier moyen mensuel de 18 ?.
Aucune restriction sur la copie et le transfert des morceaux
D’autres formules de vente sont proposées. Le ‘ format ‘ trois ou quatre titres coûte 4,50 ?, et l’album existe sous deux formes, vinyle à 11,50 ? et CD à 12,50 ?. L’électro
étant en effet resté fidèle au 33 tours, le site a voulu conserver, même pour la vente dématérialisée, le distinguo vinyle-disque compact, comme dans un magasin spécialisé. Sauf que la différence se fait sur le nombre de titres (plus nombreux
sur la version CD), et non sur la qualité sonore.Tous les morceaux sont encodés en 256 kbit/s au format
AAC, aussi utilisé par Apple, qui présente un meilleur taux de compression que le 128 kbit/s en WMA (format Microsoft) de la plupart des sites de téléchargement légal. Même
FnacMusic, qui fait mieux que la moyenne, ne propose qu’une compression à 192 kbit/s, en WMA, associé au système de gestion des droits d’auteurs (DRM) de Microsoft.Une autre particularité d’Uploud.com est l’absence de DRM. L’utilisateur peut faire ce qu’il veut des titres achetés : les lire, les transférer, les copier, les graver, autant de fois qu’il le veut. Et tous les baladeurs sont
capables de lire les morceaux, iPod y compris.‘ Apple ne veut pas licencier sa technologie de DRM et 30 % de notre clientèle sont des utilisateurs Mac. Le format WMA nous en bloque une partie. ‘ Uploud.com n’a pas d’opposition de
principe aux DRM, mais préfère attendre l’interopérabilité pour les inclure. ‘ Tout est stocké en WAV. On pourra toujours rajouter une couche de DRM. ‘Si le site a réussi à vaincre les réticences des labels, des difficultés existent toujours. ‘ Il y a un an, énormément de labels n’étaient pas pour la vente en ligne. Aujourd’hui, nous n’avons pas de refus. Le
problème, c’est qu’ils sont mal organisés. Il faut compter trois mois entre le moment où l’on signe et celui où lon dispose du catalogue. ‘
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