Malgré le coût élevé des équipements en informatique et des moyens plus limités, les universités n’ont pas manqué le virage internet. Les diplômes liés à la net économie poussent comme des champignons : essentiellement des DESS (diplômes d’études supérieures spécialisées), mais aussi des MST (maîtrises sciences et techniques), quelques licences et maîtrises. Internet a surtout modifié le contenu des formations. “Depuis un an et demi, nous avons intégré l’e-business dans tous les diplômes : le DESS de marketing, de ressources humaines, la maîtrise de sciences et de gestion… Celle-ci comprend 30 heures de cours sur les NTIC et le commerce électronique“, explique Olivier Lamirault, responsable du développement à l’IAE (Institut d’administration des entreprises) de Caen. Les DESS d’informatique ont aussi inscrit les technologies du web à leur menu.Une fois de plus, les universités lilloises se distinguent. Lille 1 propose, depuis déjà trois ans, un DESS ” Multimédia et internet pour le commerce électronique ” (Mice). “ Il vise à former des chefs de projet, des spécialistes de l’e-commerce ou de la gestion de la relation client“, résume Alain Dericke, son responsable. Attention, il s’agit d’un diplôme spécialisé en informatique, d’ailleurs destiné aux titulaires d’une maîtrise ou venant d’un IUP (Institut universitaire professionnalisé). Le programme comprend 480 heures de cours et plus de 300 heures pour mener à bien un projet. Les étudiants acquièrent des connaissances pointues en informatique (standards EDI, sécurité des réseaux), en ergonomie. Ils apprennent aussi à composer des objets multimédia : clips vidéo numérique, images de synthèse…Plus récemment, en septembre 2000, l’université de Bretagne Sud a mis en place une licence de commerce électronique, ouverte aux bac +2. Objectif : former des personnes chargées de promouvoir des activités d’e-commerce. Pour cela, l’enseignement est partagé entre les aspects commerciaux (marketing, communication, relation client), techniques (gestion d’un site, des bases de données) et de conduite de projet. Les étudiants passent un jour par semaine, par groupe de trois, pendant quatre mois, avec un enseignant, souvent un dirigeant de société, pour résoudre un problème d’entreprise. Par exemple : comment développer la fréquentation d’un site ?
Droit, sécurité, ergonomie…
l existe d’autres spécialisations, consacrées au droit d’internet (Paris II, Paris XI, Toulouse 1, Strasbourg, etc.), à la gestion documentaire (Avignon, Caen, etc.), à la sécurité (Toulon, Limoges ou Bordeaux) ou à l’ergonomie. Un DESS d’ergonomie cognitive spécialisé (ErgoNTIC) s’est ouvert à l’université de Nice pour former des spécialistes de la conception et de l’évaluation des interfaces homme/machine. “ En France, on a développé des solutions informatiques très sophistiquées, explique Thierry Baccino, le responsable. Il faut maintenant prendre en compte la notion d’ergonomie et comprendre les besoins et les capacités mentales des utilisateurs.“Moins classique, les diplômes qui correspondent à de nouveaux métiers. Comme celui créé à la rentrée, à l’université de Poitiers : un DESS de webmestre éditorial. Destiné aux étudiants de niveau bac +4 en sciences humaines ou scientifiques, il prépare aux métiers de webmestre, webdesigner, ergonomes ou chefs de projet. “Les sites deviennent de vrais enjeux pour les entreprises, explique Guillaume Bourgeois, directeur du DESS UFR. Il est indispensable de les concevoir avec une valeur ajoutée éditoriale et des exigences de qualité totale.” La formation repose sur la conception, la mise en place, l’animation de sites internet ou intranet. Si elle exige des connaissances informatiques, elle est surtout orientée vers les aspects ergonomiques, rédactionnels, graphiques, juridiques et économiques. Les étudiants doivent réaliser un site. Deux modules sont en outre consacrés, par visioconférence, aux témoignages de professionnels, notamment de grands webmestres. Un stage de six mois complète le cursus.Licences ou DEA (diplômes d’études approfondies) sont plus rares. L’université de Paris Dauphine se distingue avec un DEA d’e-management, créé en 2000, en partenariat avec la Cegos, spécialiste de la formation et du management, et l’Observatoire de l’e-management. “Dauphine s’est toujours préoccupée des questions d’organisation de l’entreprise, explique Michel Kalika, responsable du DEA. Naturellement, elle s’est intéressée à l’e-management, à la façon dont les NTIC remettent en cause les fondamentaux du management. ” Mais, attention, contrairement à un DESS, le DEA ne vise pas à rendre les étudiants opérationnels. Il les aide à prendre du recul sur les pratiques des managers. Il fournit un terrain d’observation des conséquences du développement des NTIC sur l’organisation de l’entreprise, et aide les étudiants à s’engager dans un processus de doctorat.
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