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United Linux est-il en mesure de contrer Red Hat ?

Lancée mi-novembre, United Linux, distribution issue de la collaboration de SuSE, SCO, Turbolinux et Conectiva, devra batailler ferme pour contrer Red Hat sur le marché des serveurs d’entreprise. Les deux distributions semblent à égalité, seuls les services feront la différence.

Pour les entreprises déjà séduites par Linux côté serveurs, ce qui importe, c’est la stabilité de la distribution Linux choisie, associée aux services offerts. Une analyste américaine du Giga Information Group disait de manière un peu abrupte : “Il y a deux distributions de Linux : Debian pour les développeurs, et Red Hat pour les entreprises.”Un avis qui n’est évidemment pas partagé par François Mauny, directeur général de SCO France : “United Linux constitue désormais une alternative sérieuse à Red Hat Advanced Server sur le marché de l’entreprise.”Mais Red Hat dispose d’atouts majeurs : certains développeurs clés de Linux, fortement impliqués au niveau du noyau, sont des salariés de la société. Le plus connu est Alan Cox, suivi de Stephen Dweedie, auteur du système de fichiers ext3. Red Hat a également été très pragmatique et a conclu de nombreux accords de partenariat et de certification avec les principaux éditeurs et constructeurs.Voilà qui permet de certifier une chaîne complète composée, par exemple, d’un serveur IBM, d’un système d’exploitation Red Hat Advanced Server et d’une base de données Oracle, avec des ingénieurs certifiés pour l’installation et le support. Reste que, en France, Red Hat a connu quelques difficultés, avec une valse de ses dirigeants. Mais l’arrivée de Franz Meyer, en juillet 2001, un ancien de BMC Software, a apporté, depuis, sérénité et efficacité.

Les services feront la différence

De son côté, United Linux ?” avec ses quatre représentants : l’américain SCO, l’allemand SuSE, le brésilien Conectiva, et le japonais Turbo Linux ?” se targue d’avoir une couverture géographique plus large. Et les accords de distribution et de certification semblent aller bon train.
” Concernant la stabilité de United Linux, le rythme des mises à jour sera de douze à dix-huit mois, ce qui est loin du rythme effréné choisi par certaines distributions, que constructeurs et éditeurs peinent à suivre dans leurs programmes de certification “, déclare François Mauny. Et d’ajouter : ” Le fait que Red Hat ait adopté un modèle payant pour sa distribution Advanced Server confirme le modèle économique choisi par United Linux [payant également, NDLR] et constitue une opportunité pour attirer chez nous les clients de Red Hat, à qui on a laissé croire que Linux pouvait être gratuit. “Les deux distributions semblent donc à égalité ; seuls les services feront la différence. Un domaine qui actuellement se porte mal, avec beaucoup d’acteurs restés sur le carreau, dont Open Care. Alcôve (très orienté Debian), lui, a déposé son bilan pour ensuite être racheté par Genious.Pour l’heure, si certaines entreprises recourent à des petites structures spécialisées dans l’Open Source faisant parfois office de sous-traitants pour des grands noms, elles recherchent avant tout des solutions avec des partenaires pérennes. Les grands noms des sociétés de services acquièrent peu à peu les compétences requises et apportent méthodologie et rigueur, ce qui manque parfois aux entités plus modestes. D’autant que certaines ont parfois des comportements d’intégristes, qui siéent mal aux grandes entreprises.

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Nicolas Belot et Olivier Ménager