Au sens large du terme, un portail est une application accessible via le Web qui assure une interface unique vers de multiples sources d’information. Si le portail intègre dès son origine différents canaux d’information, son succès en entreprise est avant tout dû à sa capacité à fédérer les applications, qu’il s’agisse de progiciels fonctionnels intégrés (ERP, CRM, SCM et plates-formes de vente en ligne) ou de développements spécifiques. Et, si le portail n’est en fait rien de plus qu’une interface, le terme s’est aujourd’hui étendu, par abus de langage, aux outils de génération et d’exécution (EIP) de celui-ci.Un portail représente donc aussi bien ces outils que l’application à proprement parler.Dans le détail, le portail d’information d’entreprise répond à trois grands domaines d’application. Déployé sur l’Intranet, le portail B to E (Business to employee) améliore l’efficacité des collaborateurs en centralisant les applications (agenda, messagerie ou récapitulatifs de vente) et en réduisant leur nombre. Lorsqu’il est ouvert aux partenaires, sur un Extranet, ou aux clients de l’entreprise, le portail B to B permet à ces derniers d’interagir en temps réel avec l’entreprise : prise de rendez-vous, consultation des stocks, délais de disponibilité, commandes, etc. Enfin, destiné au grand public, le portail B to C délivre des services de masse : portail d’achat, site bancaire, services en ligne…
Améliorer la productivité
Dans un contexte B to B, l’objectif est d’ouvrir le système d’information afin d’améliorer la productivité grâce à une circulation optimisée des flux d’information entre les intervenants. Avant tout, il faut rappeler que le portail n’est pas l’environnement d’exécution principal des applications métiers. Il est, au contraire, une brique applicative supplémentaire de haut niveau qui va jouer les fédérateurs. Sa première fonctionnalité indispensable est donc sa capacité d’intégration. La majorité des solutions du marché fournit divers connecteurs vers les différents types d’applications rencontrés (SGBD, ERP, CRM, annuaire, messagerie…) Mais certaines solutions, surtout en standard, ne proposent qu’un nombre limité de connecteurs.Pour éviter l’effet “coquille vide” de certaines plates-formes, il faut donc prendre en compte le nombre de connecteurs fournis, celui des options de raccordement et leur adéquation avec les besoins, surtout lorsque les coûts d’acquisition externes de ces connecteurs ou de leur développement sur mesure se révèlent prohibitifs. Dans ce domaine, le respect des standards récents d’interconnexion tels que JCA (Java connector architecture) ou des services Web joue un rôle stratégique, puisque nombre de progiciels fonctionnels devraient intégrer, à terme, ces modes de liaison.Autre point important : la majorité des éditeurs intègre dans leur solution un modèle de portail par défaut. Aussi est-il important de disposer d’une fonctionnalité poussée de personnalisation permettant au concepteur de paramétrer ce modèle et de l’adapter aux profils et aux groupes d’utilisateurs, de sorte que les clients n’aient accès, par exemple, qu’au module de saisie de commande ; et les fournisseurs, qu’au module d’historique du chiffre d’affaires généré. La personnalisation donne également la possibilité à l’utilisateur d’aménager lui-même son interface selon ses préférences. Pour disposer de fonctionnalités de collaboration, il peut aussi s’avérer important d’intégrer un workflow, afin de mettre en ?”uvre, par exemple, un processus de validation de commande.Dernier point : la gestion de la sécurité. Il est indispensable de gérer des profils et des groupes d’utilisateurs ainsi que les droits qui leur sont attribués. De plus, accéder à différentes applications intégrées nécessite la mise en place d’un mécanisme d’authentification, via un mot de passe unique (SSO, Single sign-on). Sur ce point, il existe encore peu de solutions abouties, chaque éditeur le gérant à sa façon.
Un marché qui souffre encore de sa jeunesse
Pour ce qui de l’architecture technique, le portail correspond simplement à une application Web particulière. Celle-ci s’arc-boute sur un serveur d’applications qui constitue son environnement d’exécution, c’est pourquoi il est important d’en tenir compte à l’heure du choix. En général, nombre d’éditeurs portent leur offre sur de multiples plates-formes, le respect des spécifications J2EE jouant pour cela en leur faveur.Côté socle d’exécution, on retrouve les deux principaux standards concurrents du marché, à savoir les serveurs d’applications J2EE ; et l’architecture DNA, de Microsoft. Ces deux architectures permettent de répondre efficacement à la montée en charge avec un avantage certain pour les solutions J2EE. D’autres solutions privilégient un serveur d’applications totalement propriétaire. C’est le cas de Business Objects ou de Hummingbird et SAP, mais ces deux derniers s’orientent désormais vers J2EE.Outre le serveur d’applications, l’application Web comporte généralement une base de données, et autorise à intégrer un annuaire de type LDAP. Certaines solutions comme Tibco, Sybase ou ATG offrent même la possibilité d’intégrer leur propre brique d’intégration EAI. Cela permet d’ordonner l’appel aux multiples processus transactionnels de l’entreprise depuis le portail.En conclusion, malgré l’intérêt certain que suscitent les solutions de portail d’entreprise, ce marché souffre encore de sa jeunesse. Des éditeurs de tous horizons ont bâti ou acquis en toute hâte des solutions pour répondre à la demande. Conséquence : plus de soixante-dix produits sont recensés, avec de larges différences en termes de qualité et de fonctionnalités, pour un prix fort dissuasif. Le choix d’une solution ne se fait donc pas à la légère et nécessite une sérieuse phase d’étude des besoins spécifiques de l’entreprise.* Coauteur de l’étude Les portails d’entreprise, publiée en octobre 2001 par Owendo technologie.
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