Passer au contenu

Une vague d’intelligence dans la gestion de contenu

4 start-up qui comptent dans le web sémantique: Mondeca (FR), Xylème ( FR), Sinequa ( FR), Profium (FI)

Le web sémantique est considéré par les analystes comme une nouvelle étape de la gestion de contenu. Ses outils, basés sur un nouveau protocole, permettent de donner plus de sens au contenu du web. Avec ce protocole, un mot renvoie à un statut (personne, objet, etc.) ou à une action définie. Il est alors plus aisé de stocker et d’exploiter les documents mis en ligne.C’est sur le marché de la gestion des contenus de l’entreprise (GCE, ou ECM, Enterprise Content Management) que le Meta Group positionne les acteurs du web sémantique. Un marché qui devrait peser 10 milliards de dollars (11,38 milliards d’euros) d’ici à 2004. Et à lui seul, le web sémantique devrait contribuer à cette expansion : il ne représentera pas moins d’1 milliard à l’horizon 2005. Car donner du sens au document apparaît comme indispensable à l’évolution du marché de la GCE. En effet, selon le Butler Group, ce marché ne prendra véritablement son envol que lorsque les offres de web sémantique, même récentes, auront atteint leur maturité.Raison de cet engouement ? Dans l’entreprise, la diversité des contenus, des formats de documents, conjuguée à la croissance des volumes de données, rend nécessaire la mise en place de solutions de gestion dite “intelligente”.

Comprendre pour trouver

“Or gérer un contenu, travailler sur un fond documentaire, implique que l’on soit capable de le retrouver. C’est, en fait, la première finalité”, explique Michaël Auffret, directeur produits de l’éditeur finlandais Profium. Et à ce petit jeu, les systèmes d’indexation des documents par mots clés commencent à montrer leurs limites, une recherche d’information aboutissant souvent à une liste de documents classés selon leur pertinence ou leur ancienneté.L’idée de donner du sens aux documents pour la machine ?” de la même façon qu’ils en revêtent pour l’utilisateur ?” a alors émergé. “L’objectif est de conférer aux agents de recherche le moyen d’accéder et utiliser de façon sémantique l’information contenue dans les ressources documentaires”, précise David Giblas, directeur général de la start-up française Mondeca. Une ambition rendue accessible par l’utilisation du XML. En amont du processus de gestion, ce langage autorise la structuration du contenu des documents. La deuxième étape passe par la description. En la matière, divers standards cohabitent, à commencer par le RDF (Ressource Description Framework), qui fait l’objet d’un groupe de travail au W3C (World Wide Web Consortium), et Topic Maps, une norme ISO pour laquelle le Meta Group prévoit une forte croissance dans les cinq prochaines années. Mais le RDF ne devrait pas être en reste, puisque l’éditeur Adobe, créateur du célèbre PDF, a annoncé que tous ses logiciels pourront bientôt exporter des documents sous ce format.Quoi qu’il en soit, il n’y pas d’antinomie entre ces deux standards, dont les spécifications auraient au contraire tendance à converger. La question des normes n’est donc pas un frein au développement des jeunes pousses positionnées sur le web sémantique. Est en jeu leur capacité à nouer rapidement des partenariats et à prendre leur place avant que les spécialistes de la gestion de contenu ne réagissent. Pour Michaël Auffret, sur ce marché, où “90 % des solutions de gestion de contenu sont propriétaires, l’avenir est à l’ouverture”. Certes, mais il serait dangereux que des Documentum, Interwoven ou Vignette, trois leaders de la gestion des contenus de l’entreprise, intègrent dans leurs offres les spécifications des différents standards, coupant l’herbe sous le pied des start-up. Mondeca l’a bien compris, en s’associant avec Documentum.

Un marché à creuser

Autre stratégie, les deux partenaires Xylème et Sinequa sont décidés à proposer une offre de bout en bout de la gestion intelligente des contenus, évitant soigneusement de se positionner sur le même créneau que les mastodontes. Il n’empêche que ces derniers pourraient voir d’un mauvais ?”il de jeunes pousses rogner leurs marges sur les services de gestion de document et de contenu. Alors même qu’IDC prévoit à ce segment une croissance mondiale moyenne annuelle de 44 % d’ici à 2006.

4 start-up qui comptent dans le web sémantique

Mondeca (FR)Date de création : juin 1999

Fondateurs : J. Delahousse et D. Giblas

Nombre de salariés : 15

Fonds levés : 2 M?

Fonds recherchés : NC

CA prévisionnel 2002 : 1 M?

Partenaires stratégiques : Euriware, Rivcom, Isogen, Erin, Documentum, Fi SystemAu sein du marché de la gestion de contenus, Mondeca se positionne en éditeur de solutions d’édition et de gestion de l’information. Cette distinction entre le contenu et l’information se relève à la lecture des limites de sa solution ITM (Intelligent Topic Manager). Des fonctions d’édition de contenu, d’archivage ou de publication automatisée sur un portail sont absentes du produit. ITM permet d’auditer les modèles d’organisation qu’il est possible de récupérer dans l’entreprise afin d’éditer des structures sémantiques sur les contenus. Mondeca cible tous les comptes pour lesquels le fond documentaire est un levier fondamental : pharmacie, finance, administration, édition, sociétés de service et de conseil. La facturation d’ITM est basée sur le nombre d’utilisateurs.Xylème ( FR)Date de création : septembre 2000

Fondateurs : G. Ferran, S. Cluet, F. Bancilhon

Nombre de salariés : 25

Fonds levés : 4,6 M?

Fonds recherchés : 8 à 10 M?

CA prévisionnel 2002 : 1,6 M?

Partenaires stratégiques : Deloitte & Touche, CSE, Easypress Technologies, SinequaXylème a été fondée par des chercheurs de l’Inria. Le socle technologique de ses produits repose sur sa base de données XML. Le but est de fournir des solutions de recherche, classement, organisation et stockage des données non structurées. Devant la profusion des standards issus d’XML, Xylème développe une approche d’homogénéisation basée sur une interprétation sémantique des documents. Derrière sa base de données XML, la société propose une solution de recherche de contenus XML et un service de veille web assurant la traçabilité de documents publiés. L’AFP est à ce jour son plus gros client. Xylème finalise un second tour de table destiné à l’ouverture d’une filiale américaine. Il permettra l’accompagnement des premiers clients par une prestation de service assurée en interne.Sinequa ( FR)Date de création : mai 2000 (ex-Cora depuis 1987)

Fondateurs : A. Fraysse et P. Duquesnoy

Nombre de salariés : 16

Fonds levés : 4,5 M?

Fonds recherchés : 1,8 M?

CA prévisionnel 2002 : 1,4 M?

Partenaires stratégiques : Exponentiel Technologies, EADS, Illico, Arisem, XylèmeCréée par deux ingénieurs d’une société de services, Sinequa (alors Cora) a débuté par l’édition d’un logiciel d’archivage du fond documentaire du groupe Ouest France. Afin d’améliorer les fonctions de requêtes et de recherche, la société s’est tournée vers la linguistique. Cet historique justifie le positionnement atypique de la société dans le web sémantique. Son système permet à l’utilisateur de ne pas se préoccuper de la forme de sa requête. Faute d’XML, les documents n’étant pas structurés, le moteur de Sine- qua analyse leur contenu pour en dégager la sémantique. L’avènement du web sémantique propulse Sinequa sur le devant de la scène comme un acteur complémentaire. Il apporte aux nouveaux entrants des fonctions de recherche qu’ils ne maîtrisent pas.Profium (FI)Date de création : août 1996

Fondateur : J. Saarela

Nombre de salariés : 30

Fonds levés : NC

Fonds recherchés : NC

CA prévisionnel 2002 : 6 M?

Partenaires stratégiques : Fi System, Cap Gemini, Sun, Adobe, BEALe fondateur de Profium est un ancien du W3C (World Wide Web Consortium). Cette filiation éclaire le positionnement technologique et stratégique de la société. Profium est le pionnier des éditeurs de gestion de contenu dans l’utilisation de RDF. Ce modèle de description des métadonnées, reposant sur XML, est, selon la société, la garantie d’un système ouvert. Celle-ci entend ainsi se démarquer d’un marché de la gestion de contenu où 90 % des solutions sont propriétaires. Membre du W3C, Profium est impliqué dans le groupe de travail RDF. D’une activité de services pour des clients finlandais, Profium a évolué vers lédition. Sa solution de gestion de contenu, SIR (Semantic Information Router), cible les acteurs des médias, finances, télécoms et administrations.

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Christophe Dupont