Pour la première édition, les 15 et 16 novembre dernier, les cinq cents chercheurs participant au colloque STIC, à Lyon, avaient un prix à remettre pour un projet de recherche mêlant multimédia, logiciel et télécommunications. A la
clé, une dotation de 5 000 euros (*).Cent cinquante projets ont été présentés, allant des échanges sécurisés pour le transfert d’informations vidéo à un système de capteurs et logiciel d’animation pour l’observation du mouvement d’un skieur freestyle. En passant par un
projet d’acteurs synthétiques pour les jeux vidéo avec technologie de dialogue fondé sur les émotions, l’expérience et la personnalité. Mais c’est un prototype de table interactive qui a décroché la timbale.La DigiTable, c’est son nom, réunit autour de France Télécom R&D, coordonnateur du projet, le laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur d’Orsay, le laboratoire Conception de produits et
innovation des Arts et Métiers, l’Institut d’informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble, la société Intuilab, spécialisée dans les interfaces homme-machine, ainsi que l’école ENST Bretagne.
Une image envoyée par rétroprojecteur
L’idée ? Une table, donc, qui sert d’espace de travail collaboratif. Elle est dotée d’une surface tactile permettant d’interagir sur des documents avec les doigts, ou la main, et sur laquelle peuvent intervenir plusieurs
utilisateurs en même temps. Elle peut accueillir jusqu’à quatre collaborateurs, qui disposent chacun d’un pointeur pour travailler. Pour cela, il leur faut être en contact avec un tapis (connecté à la table), en le calant sous le coude ou, mieux, en
s’asseyant dessus. Dès que l’utilisateur touche la DigiTable, il est alors identifié.Mais le véritable enjeu est ailleurs. Il est dans les applications à développer autour de cette table, qui n’est finalement qu’un support. Les outils et documents sont en effet projetés sur la surface tactile par rétroprojecteur. Avec
pour objectif d’offrir beaucoup plus de souplesse dans la manipulation à plusieurs que ce n’est le cas avec un écran d’ordinateur. A plusieurs devant un PC, tout le monde le sait, le travail collaboratif se résume généralement par un utilisateur
assis sur son fauteuil devant l’écran, la souris à la main, et tous les autres massés derrière, qui courbent l’échine pour essayer de bien voir.Parmi les pistes de travail figure ainsi la possibilité d’orienter les documents projetés, de les déplacer, de les faire passer au voisin, tout cela en effleurant la table du doigt. Idem pour le menu
‘ démarrer ‘ du système d’exploitation qui, en plus, devra être dupliqué pour que chacun ait le sien. Le projet a débuté en avril et est censé prendre fin en mars 2008.Même si, de l’aveu de certains des partenaires, la demande est pour l’heure inexistante du côté des professionnels (les premiers utilisateurs concernés), le concept est néanmoins dans l’air du temps. Le produit qui sert de base à la
DigiTable date de 2001 et sort du laboratoire MERL de Mitsubishi. Et Philips a présenté au CES 2006 de janvier une table de jeu électronique avec surface tactile pour écran.(*) Une erreur s’était glissée dans la première version de cet article. La dotation est de 5 000 euros, et non de 100 000 euros comme précédemment indiqué.
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