Les lecteurs réguliers de cette rubrique connaissent notre hostilité aux consommations ‘ au repos ‘ des appareils électriques ou électroniques branchés en permanence sur le réseau
230 V (type brosse à dents sans fil, ampli, magnétoscope, téléphone sans fil, aspirateur à main ou même… lit électrique !) : non seulement ces appareils consomment inutilement durant l’essentiel de la journée (facilement
50 W pour un foyer avec deux enfants) mais ils sont en permanence sous tension ; en outre, branchés par l’intermédiaire de petits transformateurs, ces derniers chauffent, ce qui n’a rien de sécurisant.Nous avons ainsi proposé dans ces colonnes il y a quelques années que nos réseaux électriques domestiques 230 V n’aient plus 3 fils électriques mais 4, dont un en basse tension pour au moins éviter tous ces transformateurs qui
chauffent. Vos réactions positives ont été relativement nombreuses (certaines de vos propositions complémentaires allant jusqu’à transformer ce quatrième fil en câble d’alimentation et de transmission de données) mais nous avons vite
compris, en écoutant un responsable du salon Batimat qui souhaitait nous faire plancher sur le sujet, que les vrais décideurs en la matière étaient les 120 000 architectes de France : une montagne à faire bouger, d’autant que les
appareils directement compatibles basse tension n’existeront pas tant qu’il n’y aura pas de réseau d’alimentation adapté… Difficile d’imaginer, par ailleurs, qu’une nouvelle norme vienne imposer quelque chose en la matière à court
terme.Depuis, techniquement, plusieurs données du problème ont changé. En particulier, l’électronique fonctionne de plus en plus sous 5 V et on est sûr maintenant que l’avenir de l’éclairage basse tension appartient aux LED… qui
se contentent de moins de 4 V d’alimentation. Mais surtout, pour rester dans le domaine des initiatives envisageables à court terme, il est devenu possible de réaliser des micro-programmateurs à durée de vie en pratique sans limite qui ne
consomment rigoureusement rien l’essentiel du temps.On pourrait en effet imaginer que certains appareils domestiques, ceux à accus en particulier (brosses à dents sans fil, aspirateurs à main, téléphones DECT…), ne soient sous tension qu’environ un quart d’heure par jour, le temps
de compenser l’autodécharge des accumulateurs et/ou leur décharge suite à leur utilisation. Ces appareils n’étant plus alimentés le reste de la journée, les pertes énergétiques de repos, au moins du transformateur ou du convertisseur d’alimentation,
seraient ainsi mathématiquement divisées par… près de cent !
La clé : un programmateur à 15 euros sans consommation
Jusqu’à présent, cette technique n’était pas d’une mise en ?”uvre réaliste car un tel système de programmation, à interposer entre la prise murale femelle et celle mâle de l’appareil domestique, devait obligatoirement consommer
lui-même en permanence. Sauf à l’alimenter par un accumulateur, ce qui aurait fait envoler son prix et rendu le système bon à jeter au bout de trois ans !Mais l’apparition de supercondensateurs à durée de vie sans limite pratique change la donne : on pourrait très bien imaginer qu’un tel super-condensateur soit rechargé tous les jours pendant quelques minutes, puis alimente une
électronique de programmation à relais à lame souple le reste de la journée : nous tenons bien là un concept de programmateur idéal à court terme pour la majorité des applications.Reste à faire baisser le prix du système : en grande surface, ce prix ne devrait en effet en aucun cas dépasser 15 euros, soit 6 euros en sortie usine. Pourrait-on imaginer qu’un tel module de programmation soit intégré
aux appareils dont la consommation totale au repos est de plus de 2 W ?L’imaginer, oui ; le faire, non : si un appareil électronique sur deux est livré actuellement avec une alimentation séparée, c’est parce que c’est la solution la plus économique pour le fabricant. Quelle que soit la facture
EDF ultérieure du propriétaire de l’appareil acquis.Il serait par contre possible d’imaginer que certains fabricants d’alimentations dont la forme est celle d’une grosse prise murale intègrent un programmateur d’économie d’énergie à certains de leurs produits. Une consommation au repos
divisée par cent, voilà qui pourrait peut-être représenter un argument de vente auprès d’un public averti. Au moins dans les pays du Nord.* Directeur de la rédaction d’ Electronique International HebdoProchaine chronique jeudi 12 mai
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