La Bourse presque au plus bas, l’Irak, le prix du pétrole, la remontée des taux d’intérêt aux Etats-Unis… La lecture des journaux pourrait donner à penser que nous sommes tous en train de retourner en enfer. En
fait, sur le terrain, lorsque l’on demande aux chefs d’entreprise comment la situation se présente pour eux, tous commencent par parler d’impasse politique et de climat général exécrable, mais la plupart avouent aussi que leur
société est un cas particulier et que, pour eux, tout ne va pas si mal.Ils ont en effet un plan de charge satisfaisant parce qu’un client a augmenté ses commandes, parce qu’ils ont ravi un contrat à un concurrent, ou encore parce qu’un nouveau produit se vend particulièrement bien.
Bref, les affaires reprennent… et elles ne se partagent plus qu’entre les survivants de la crise 2001-2003.Les grands maux n’ont pas disparu (le dollar est toujours à un niveau d’au moins 10 % trop élevé, le contexte de travail n’a guère changé et les délocalisations restent le grand défi à relever), mais chacun
apprend à s’y adapter, sinon à en profiter.Finalement, la crise de 2001-2003 aura certes amputé la production sur le sol français (ne pas confondre avec la production française) de l’ordre de 40 % ?” cela reste un drame ?” mais la capacité de
conception des ingénieurs français n’aura que peu baissé au global (sauf en GSM), même si beaucoup de nouveaux investissements en R&D se font actuellement ailleurs.Une analyse par secteur confirme d’ailleurs que la situation est moins catastrophique que le ‘ ressenti ‘. Rappelons que le secteur de l’électronique automobile (presque 30 % de
l’électronique française désormais) n’a pratiquement pas vu passer la crise en France et qu’il est toujours sur une pente de croissance de plus de 9 % l’an, quelle que soit la conjoncture propre à
l’automobile.Nous ne ‘ fabriquons ‘ plus par ailleurs que très peu de téléphones mobiles en France mais les sociétés implantées dans notre pays vendront tout de même cette année plus de 30 millions de GSM, au moins
sous forme de modules, et la croissance du secteur est accrochée à un taux de 20 % pour les mois à venir.Hors mobiles, les télécoms mondiales sont à nouveau sur un marché en croissance et les sociétés françaises liées au secteur sont sur une pente meilleure que la moyenne mondiale, vers 10 % (la concurrence de la Chine devient
toutefois terrible). La carte à puce française et les marchés qui lui sont liés ont aussi retrouvé des couleurs. Les croissances redépassent là à nouveau le niveau des 20 %.
Tous nos marchés en croissance
Notre secteur grand public semblait moribond. Mais Thomson mène toujours d’importants programmes de recherche dans notre pays, et l’arrivée de la TNT d’une part en mars prochain et de la TVHD par satellite
d’autre part en septembre devraient donner un coup de fouet à une industrie française qui compte encore six fabricants de décodeurs. Sans compter les décodeurs liés à la vidéo et au téléphone sur ADSL.Par ailleurs, (re)naissent actuellement en France des sociétés spécialisées soit dans les téléviseurs haut de gamme, soit dans l’assemblage de téléviseurs à écran plat.L’industrie mondiale du PC croît désormais en nombre de pièces à un rythme de 12 % l’an (contre 16 % avant la crise). Nous n’en profitons presque pas, mais est-ce vraiment important puisque cette
croissance n’a plus rien de spectaculaire par rapport à celle de nos secteurs les plus porteurs ?Le secteur militaire va incontestablement mieux, avec non seulement des commandes mais aussi des projets. La croissance n’est peut-être là que de l’ordre de 5 % l’an, mais la confiance revient.
L’aéronautique est aussi sur une pente de croissance lente, mais elle est en croissance et l’électronique y prend de plus en plus d’importance. Dernier marché de l’électronique d’importance significative (de
l’ordre de 5 % de l’électronique française), l’industriel est lié à la fois à l’investissement en général, aux grands programmes publics et au médical.Constatons simplement que l’investissement est reparti globalement en France et que notre industrie médicale se porte très bien. Rien d’étonnant, donc, à ce que même la sous-traitance française constate que le climat
s’améliore.Réjouissons-nous, enfin, que les 7 syndicats professionnels de la filière électronique restent unis dans leur grand objectif de faire renaître de grands programmes industriels, dont celui de la TVHD (c’est amorcé) et du très haut
débit (un programme VDSL volontaire serait vraiment bénéfique pour tous). Constatons aussi que le programme ‘ sécurité du territoire ‘ proposé par la filière reste d’une actualité brûlante.* Directeur de la rédaction d’Electronique International HebdoProchaine chronique mardi 14 septembre
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