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Une rentrée sous le signe du paradoxe

Alors que les baromètres des offres d’emploi annoncent le beau temps, le nombre des informaticiens augmente dans les rangs de l’ANPE. Et, dans les entreprises, les jeunes les moins diplômés font les frais du resserrement des coûts.

‘ J’aimerais porter à votre connaissance un abus que je trouve inadmissible de la part des entreprises qui profitent de la conjoncture pour ne pas payer comme il se doit leurs employés. Des informaticiens
titulaires d’un BTS ou d’un DUT, après deux années d’expérience, ne trouvent que des CDD, avec un salaire équivalant au SMIC. ‘
Ce cri du c?”ur est révélateur du paradoxe de cette rentrée 2004. D’un côté, les indicateurs de tous bords (Apec, ANPE, High Tech Pro, Cadre-Online..) annoncent une forte reprise des offres d’emploi. De l’autre, le nombre de
chômeurs inscrits à l’ANPE s’est encore accru, en informatique, ce premier semestre 2004 !Comme les arbres cachent la forêt, ce redémarrage annoncé à cor et à cri, après trois ans de crise, occulte une situation toujours difficile dans le secteur informatique. Oui, les projets indispensables redémarrent, mais au
compte-gouttes et au sou près.Comme le confirme une récente étude du cabinet Comm’Back : en 2004, moins de grands projets qu’en 2003, mais davantage de rentabilité à court terme. Contraintes de comprimer fortement leurs coûts, les directions informatiques
engagent cette dynamique, sous l’?”il vigilant des services achats.Créer de la valeur ajoutée ; oui, mais à moindre prix. Après avoir négocié au mieux, dans un contexte favorable, les tarifs des logiciels et des prestations, c’est évidemment à la masse salariale que l’entreprise s’attaque.Dans un marché où les jeunes diplômés de tout niveau peinent à trouver un premier job, pas étonnant qu’ils soient les premiers à trinquer. D’autant plus s’ils ne sont pas passés par une formation bac + 5. Détestable, cette
situation l’est incontestablement, surtout pour ceux qui ont mis toute leur énergie, voire leurs ressources financières, à obtenir un bac + 2. Mais la loi du marché est implacable.Et, ne l’oublions pas, la pression s’exerce tout autant sur les entreprises. Jusqu’à quand ? C’est la grande interrogation à laquelle personne n’est encore en mesure de répondre tant la conjoncture économique mondiale devient
complexe.Pour l’heure, l’important est de tenir au jour le jour, tout en surveillant les opportunités de postes qui peuvent malgré tout se présenter.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique le lundi 20 septembre

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Anne-Françoise Marès*