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Une question de point de vue

Le nouveau reflex semi-pro de Canon bénéficie des derniers raffinements technologiques et accueille un magnifique écran LCD orientable. Est-il temps pour moi de troquer mon “ vieux ” EOS 30D pour ce nouveau modèle ?

Cinq ans déjà… J’ai acheté mon premier reflex numérique, un Canon EOS 30D, en avril 2006. C’était le bon moment. Les prix des modèles moyen de gamme devenaient accessibles, et la précision des images s’avérait enfin comparable, voire supérieure à celle des photos argentiques. Pourquoi choisir Canon plutôt que Nikon ou Pentax qui proposaient des modèles tout aussi performants ? Simplement parce que je possédais trois optiques Canon et un flash externe, provenant de mon ancien reflex argentique. Je n’ai jamais regretté mon achat, même si quelques petites imperfections continuent de m’agacer. Les principales concernent la faible luminosité et l’étroitesse du viseur optique. Dans la pénombre, il est difficile de distinguer les détails de la scène et, par conséquent, de composer précisément son image, voire d’en apprécier la netteté. Autre souci, la définition me semble un peu insuffisante. Certes, 8 mégapixels, ce n’est pas mal, mais comme je recadre beaucoup de mes photos en format carré, je me retrouve avec des images n’excédant pas 4 mégapixels, ce qui m’empêche de les imprimer au-delà du format 20 x 20 cm.Dernier point faible, le bruit numérique sur les photos par faible luminosité s’avère très visible dès que je pousse la sensibilité à 1 000 Iso ou plus. Paradoxalement, ce problème me gêne moins aujourd’hui qu’il y a cinq ans, car le bruit numérique peut être largement réduit à l’aide de logiciels spécialisés, tels que Lightroom 3 d’Adobe, pour n’en citer qu’un.

Les bonnes raisons d’investir 1 000 euros

Quoi qu’il en soit, lorsque Canon a dévoilé son nouveau reflex expert, le 60D, les caractéristiques annoncées m’ont conduit à me demander s’il n’était pas temps de changer… En effet, le 60D corrige la plupart des imperfections dont souffre mon boîtier actuel. Premier point positif, le viseur est plus large et lumineux, même si j’avoue m’être attendu à plus de progrès. Celui d’origine n’est toujours pas quadrillé mais il peut enfin être remplacé (comptez 30 euros environ). Autre innovation, le 60D dispose d’un écran LCD doté de la visée directe Live View (apparue sur le 40D). Mais surtout, et c’est une nouveauté, il est orientable. Je peux enfin composer précisément mon cadrage en tenant l’appareil bras par-dessus tête ou au ras du sol. À condition de passer en mode de mise au point manuelle car l’autofocus en mode Live View se révèle insupportable de lenteur et d’hésitation. En fait, l’intérêt de la visée directe s’exprime dès qu’il s’agit de photographier un objet fixe. Le cadrage par l’écran LCD prend alors tout son sens, d’autant que celui-ci offre une définition exceptionnelle de 1 040 000 points pour 7,62 cm de diagonale. Mon EOS 30D se contente de 6,35 cm pour 230 000 points seulement (et celui du 50D est de 920 000 points). Dernier raffinement, le 60D dispose d’un mode vidéo Full HD 1 920 x 1 080. Une révolution par rapport à mon boîtier, incapable de filmer. D’autant que l’ergonomie se révèle irréprochable, grâce notamment à l’écran orientable et à condition bien sûr d’adopter la mise au point manuelle. Pour avoir filmé aussi bien en intérieur qu’en extérieur, de jour comme dans la pénombre, j’avoue avoir été bluffé par la qualité des images. Projetées sur mon téléviseur de 40 pouces, les vidéos montrent une fluidité et un piqué impressionnants. Lors des conférences de presse, je vois de plus en plus de confrères filmer à l’aide de leur reflex numérique équipé pour l’occasion d’un micro stéréo. L’avantage réside dans la possibilité d’adapter n’importe quelle optique, y compris de très courtes ou longues focales, mais aussi de jouer avec la profondeur de champ de façon plus subtile qu’avec un caméscope. Malgré tout, à titre personnel, si la vidéo haute définition m’a convaincu d’un point de vue technique, je ne l’utiliserai pas, ou alors de manière exceptionnelle, pas plus que je n’utilise le mode vidéo HD de mon compact Panasonic TZ7. Bref, il ne s’agit pas pour moi d’un critère de choix pour un appareil photo numérique.Au final, la plus grosse surprise provient de la gestion du bruit numérique en faible luminosité. Plus de quatre ans séparant le 30D du 60D, je m’attendais à des progrès bien plus importants que ceux que j’ai constatés. Jusqu’à 800 Iso, les différences sont peu perceptibles. Mais, surtout, je suis parvenu à corriger le bruit numérique des photos du 30D à 1 600 Iso grâce à Lightroom 3, pour obtenir un résultat comparable à celles prises avec le 60D à sensibilité équivalente. Rien de très étonnant, finalement, puisque la correction du bruit s’effectue au niveau logiciel, sur l’appareil au moment de la prise de vue ou ultérieurement sur l’ordinateur. En conclusion, la supériorité technique du 60D sur le 30D est indéniable, mais ses qualités ne m’ont pas paru suffisantes pour justifier un nouvel investissement de près de 1 000 euros.Dans la gamme des reflex semi-professionnels, le Canon 7D me séduit davantage. Certes, il coûte 400 euros de plus que le 60D, mais ce surcoût me semble justifié au regard de ses caractéristiques, avec notamment la présence d’un stupéfiant viseur optique à couverture 100 %, un autofocus vif et précis, un mode rafale à 8 images par seconde et la tropicalisation du boîtier. Mais si vous ne disposez pas encore d’un reflex ou si vous souhaitez investir dans un modèle semi-pro sans dépenser plus de 1 000 euros, si le mode vidéo Full HD représente pour vous un véritable atout, alors le Canon 60D est sans conteste un excellent choix.

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Philippe Fontaine