En matière de qualité logicielle, les normes avancent et se ressemblent. ISO 9001 : 2000 est censée introduire la notion de processus dans le management de la qualité. Elle apporte surtout plus de cohérence dans les numérotations. Désireux de faire le point, Claude Pinet, ingénieur conseil et expert en qualité logicielle vient de publier les Référentiels normatifs
(*). La lecture de ce document donne une vue exhaustive des normes en cours. Reste à trouver lesquelles utiliser et dans quel contexte. Cette publication met aussi en exergue quelques points fondamentaux. Tout d’abord, la norme 9000-3, représentant l’application de l’ISO 9001 au logiciel, est toujours d’actualité. La notion de cycle de vie en constitue le point fort, mais elle ne traite pas ce qui a été montré comme une découverte de la version 2000 des normes : le concept de processus. Dans le domaine du logiciel, cette notion existe en effet depuis 1995 avec l’ISO 12207. “Aujourd’hui et pendant une période transitoire, nous vivons une certaine désynchronisation entre l’ISO 9001 : 2000 et l’ISO 9000-3 de 1997, explique Claude Pinet. Cette dernière reste complètement applicable au logiciel.” Mais il est difficile d’appliquer ces normes telles quelles, car souvent trop imprécises. Même l’ISO-Spice 15504, plus détaillée, reste un métamodèle. La seule instanciation concrète et accessible nous vient des Etats-Unis sous le nom de CMMI (Capability Maturity Model Integration).
La certification logicielle deviendra-t-elle incontournable ?
Comment savoir sur quelle norme porter son choix pour améliorer la qualité logicielle ? La plupart des entreprises concernées s’inquiètent surtout de leur aspect “mise en ?”uvre “. S’agissant de l’ISO 9000-3, même les spécialistes de la qualité se montrent incapables de nommer une entreprise hexagonale s’étant fait certifier. Tout au plus, peuvent-ils dire que son équivalent en Angleterre, Tickit, est en train de mourir. En ce qui concerne la nouvelle norme ISO 9001 : 2000, un chef de projet impliqué dans le processus qualité chez un éditeur de progiciels pour le secteur des transports remarque : “L’ISO 9001, c’est une trentaine de pages de description, alors que le CMMI comprend environ six cents pages, dans lesquelles je peux trouver de nombreuses idées très pratiques.” Dans le cas de cette entreprise, l’ISO 9001 constitue cependant le cadre général pour la qualité, à l’intérieur duquel peuvent s’inscrire d’autres démarches plus spécifiques.Historiquement, les secteurs de l’aviation, du militaire et du spatial sont les plus en avance sur la qualité. “Je pense qu’il en sera de la certification logicielle comme de la certification 9001, avance Claude Pinet. Elle va devenir incontournable.” Ce mouvement devrait toucher d’abord le logiciel sur étagère, les logiciels spécifiques, puis les prestations associées. Si ces prédictions ?” controversées ?” se réalisent, ce sera sans doute le fait des grands donneurs d’ordres qui imposeraient la certification en prérequis à leurs appels d’offres.(*) Document publié dans la collection ” Techniques de l’ingénieur ” sous la référence H 4 028.
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