En janvier 2002, l’université d’Oxford et la société United Devices, financées par Intel et Microsoft, lançaient un projet de calcul distribué pour trouver un remède efficace contre l’anthrax.Le 19 février, soit quatre semaines seulement après le lancement de l’opération, c’est le succès : l’intégralité de la base de données des différents traitements possibles a été examinée. Et ceci, grâce à la participation de plus de 1,35 million d’internautes.Résultat. Suite au calcul partagé, à partir d’une base de 3,5 milliards de médicaments, 300 000 d’entre eux ont pu être retenus comme potentiellement efficaces. Un nombre qu’un super-ordinateur est, quant à lui, en mesure d’analyser seul.Malheureusement, ce formidable résultat est entaché par une polémique.Ce projet s’appuyait sur un économiseur d’écran, développé par United Devices. Or, ce même économiseur était utilisé jusqu’alors pour un autre projet de recherche médicale, contre le cancer, également mené par l’université d’Oxford.Lors du démarrage de la lutte contre l’anthrax, United Devices s’est donc contentée de changer les données envoyées pour analyse aux internautes. Mais sans les prévenir.
Un contrat qui autorise à changer le thème du projet
Ainsi, sur les 1,35 million de participants à la recherche d’un médicament pour soigner l’anthrax, 1,2 million avaient en fait signé à l’origine uniquement pour la recherche contre le cancer.Outre le fait de ne pas avoir été prévenus du changement, beaucoup d’entre eux se sont plaint auprès de l’université, en estimant que la lutte contre le cancer est prioritaire sur l’anthrax.Et cette histoire pourrait bien se répéter. En effet, interrogés par nos confrères du New Scientist, qui ont révélé l’affaire, les responsables d’United Devices ont affirmé que le contrat liant les utilisateurs de l’économiseur d’écran les autorise à changer à tout moment le thème du calcul. Les internautes peuvent juste cocher une case pour être prévenus par e-mail.Espèrons que ce type de pratique ne ralentira pas lintérêt des internautes pour ces recherches participatives. En France, le Decrypthon, le premier projet de ce genre, a déjà rassemblé 160 000 intentions de participation. Le début est prévu pour le mois prochain.
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