En réécoutant mes microsillons, je me rends compte que plus la technologie progresse, plus la qualité du son musical régresse. Curieux paradoxe, cependant explicable : tous les dix ans, les majors du disque doivent trouver un moyen de rentabiliser leur catalogue.Comme il est impossible de faire mieux que le signal analogique original, l’idée est de progresser plutôt dans le pire. A côté du vinyle, le CD sonne creux et glacial. Et pourtant l’échantillonnage numérique du CD respecte mieux le son que la compression MP3. CQFD.Pouvait-on gagner encore de l’argent en faisant pire ? Bien entendu. En creusant bien profond leurs méninges, les majors (assistées par les fabricants de télécoms) ont fini par trouver une nouvelle mine d’or : la sonnerie de portable ” personnalisable “.Selon Cnet, la revente de ces cochonneries a rapporté l’an passé plus de 300 millions d’euros rien qu’au Japon. Il faut donc prévoir une grande offensive des marketeurs pour Noël. Au secours !Qu’est-ce que ça peut bien me faire, me direz-vous, que le GSM de mon voisin de RER entonne subitement Tellement j’ai d’amour pour toi* entre Denfert-Rochereau et Cité Universitaire ? Pas grand chose, sinon ajouter à l’impression déprimante que j’ai d’habiter en permanence au fond d’une poubelle sonore.Heureusement, si la désintégration musicale assistée par puce électronique se confirme, l’étape qui suit le beeper de GSM devrait logiquement être la compression ultime, le silence numérique. Voilà enfin une technologie que je suis prêt à défendre à cor et à cri.*Le beeper ne sait pas encore imiter Céline Dion mais, pour une fois, je ne suis pas certain quon y gagne vraiment.Prochaine chronique samedi 17 novembre
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