Que faire d’une maison que l’on n’arrive pas à vendre depuis un an ? C’est la question à laquelle se trouve confrontée une famille résidant dans l’Eure-et-Loir, alors qu’elle traverse une passe financière délicate. Sa solution : organiser un jeu-concours payant sur le Web dont le gros lot sera la résidence familiale, un corps de ferme habitable de 220 m², avec une partie supplémentaire à restaurer.
Sur le site lancé pour l’occasion, Gagnez-notre-maison.com, de multiples photos du bien permettent d’attirer les potentiels joueurs.
L’idée de départ de Stéphane Iglicki, le père de famille, était de faire une tombola en ligne. Mais il s’est vite heurté à des problèmes de légalité : les loteries sont le monopole de l’Etat. Une famille ardéchoise en a d’ailleurs fait l’expérience l’an passé, quand elle avait voulu utiliser ce moyen pour solder le crédit de sa maison.
Deux minutes pour répondre à un maximum de questions
« J’ai discuté de mon idée avec mon notaire, qui m’a alors conseillé de m’orienter vers un jeu-concours dans lequel le hasard n’a pas sa place », explique Stéphane Iglicki. Il a pris le parti d’organiser un quiz. Il s’est attelé à la rédaction de 500 questions, un nombre nécessaire pour que les internautes qui souhaitent jouer plusieurs fois aient peu de chances de tomber sur les mêmes.
Ne disposant pas des compétences informatiques nécessaires, il a fait appel à une agence pour développer le site Internet. Sur celui-ci, les joueurs doivent se créer un compte et valider leur inscription en versant 30 euros, soit par le biais de leur compte PayPal, soit par carte bancaire. Ils ont ensuite deux minutes pour répondre à un maximum de questions. Celui qui sera parvenu à donner le maximum de bonnes réponses remportera la maison.
Le jeu sera clos dès qu’il y aura eu 20 000 participants, soit 600 000 euros de récoltés. Cette somme correspond à la valeur de la maison (estimée entre 450 000 et 530 000 euros) et permettra aussi de couvrir quelques dettes et les frais liés à l’organisation du jeu (huissier, notaire, développement Web, etc.).
Organiser d’autres concours pour des familles en difficulté
Son initiative retient l’attention de tous les médias depuis hier « J’ai lancé le concours au mois de mai. J’ai bien essayé d’utiliser Facebook pour relayer l’info, mais cela n’a pas marché. C’est une dépêche de l’AFP qui a lancé le buzz, explique l’organisateur. Il se déclare très touché par l’élan de solidarité déclenché par son initiative. Certains internautes ont payé leur inscription sans pour autant jouer. Ils m’expliquent qu’ils souhaitent juste me soutenir dans cette passe difficile ».
Ce jeu-concours a une autre retombée, bien inattendue. Au chômage depuis deux ans à la suite d’une maladie, Stéphane Iglicki n’avait pas vraiment de projet professionnel. Il en a désormais trouvé un : organiser d’autres jeux-concours pour des familles endettées. « J’ai déjà le site Web, le modèle économique, il m’est très facile de reproduire ce concept. Après avoir reçu, j’ai envie de donner à mon tour », explique-t-il. Espérons que le concept, à force d’être reproduit, ne s’essouffle pas.
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