Créée en 2001 par Jacques-Antoine Granjon, la société vente-privee.com emploie plus de 1 000 personnes. En 2009, elle devrait générer un chiffre d’affaires hors taxes de 620 millions d’euros. Le site est présent en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et en Italie, et compte 9 millions de membres, dont 7 millions pour la France. Si l’adhésion à vente-privee.com s’effectue toujours par parrainage, une simple requête sur Google permet aujourd’hui de trouver un code d’accès.
Fin de séries à prix Canon
Pour autant, la philosophie du site n’a pas varié depuis sa création. Elle repose sur un concept inspiré des ventes confidentielles des grandes marques de prêt-à-porter, qui consiste à proposer des articles de fin de série à des prix canon, dans un environnement élégant et cosy. Cette année, l’entreprise a organisé 870 ventes présentant 850 marques différentes, aussi bien dans le domaine de l’habillement que de l’électronique, de la joaillerie ou de l’électroménager. Pour chacune d’elles, une équipe de 300 créatifs (photographes, web designers, musiciens, maquettistes…) réalise un mini-site dédié, ainsi qu’une bande-annonce de présentation.À l’issue de la vente, le fournisseur livre dans un délai moyen de 12 jours les marchandises aux différents entrepôts de vente-privee.com, dont celui du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, que nous avons pu visiter. C’est la seule faiblesse du concept : pour éviter d’énormes frais de stockage, qui se répercuteraient sur le prix de vente, le site ne commande que les articles ayant trouvé acquéreur, ce qui explique le délai important qui sépare la fin de la vente de la livraison chez le client. Une contrainte que les membres semblent prêts à accepter, pour bénéficier de remises variant de 50 à 70 % par rapport au prix public généralement constaté.
Le service commercial
Les 80 commerciaux travaillent en collaboration avec plus de 850 marques. Une relation de confiance s’est instaurée au fil des années, profitable aux deux parties. Vente-privee.com négocie au meilleur prix les surstocks (uniquement des fins de série) des fabricants et réserve des lots de produits qui seront mis en vente sur le site. À l’issue de la vente dont la durée n’excède pas 4 jours, seuls les articles ayant trouvé acquéreur font l’objet d’une commande ferme auprès du fabricant.
Le studio photo
Afin de garantir une homogénéité dans la présentation des produits, vente-privee.com réalise l’intégralité des photos présentées sur le site. Le siège social accueille 18 studios, qui réalisent chaque jour plus de 6 000 photos (soit l’équivalent d’un catalogue de La Redoute tous les deux jours), et 36 nouveaux studios sont en cours de création. Vente-privee.com est le premier employeur de mannequins en Ile-de-France. Les photos sont ensuite retravaillées et détourées sur Photoshop par une équipe de 35 retoucheurs.
Le studio son
L’habillage sonore de chacune des ventes est réalisé en interne par une équipe de musiciens dans cinq studios. Si certains fabricants disposent d’une identité sonore qui sert de base à la composition, d’autres, ne communiquant pas sur des médias audiovisuels, s’en remettent aux compositeurs du site pour la création d’un thème adapté aux produits qu’ils commercialisent. Les musiciens travaillent en étroite collaboration avec les motion-designers qui créent le clip de présentation.
Le stockage des produits
L’entrepôt historique de vente-privee.com, ouvert en 2005 au Blanc-Mesnil, occupe une surface de 12 800 m2. C’est ici que sont réceptionnés les articles commandés sur le site. Un délai moyen de 12 jours sépare la fin de la vente de l’arrivée des produits transportés par camion aux frais du fournisseur. Il ne faut ensuite que 48 à 72 heures pour traiter et expédier les commandes chez le client. L’entrepôt dispose d’une capacité de stockage de 1 600 palettes.
L’inventaire des commandes
Le traitement des commandes débute par l’inventaire. Chaque employé de la chaîne se voit assigner une palette de produits. Après s’être assuré que les articles correspondent bien à ce qui a été vendu sur le site, il scanne le code-barres de chacun d’entre eux. Deux options se présentent alors. Si l’article est destiné à une commande unique, l’employé le confie immédiatement à la personne chargée de traiter les commandes “ mono ”, qui va alors le conditionner, l’étiqueter et l’aiguiller vers le service expédition. Dans le cas contraire, l’article est entreposé, avec d’autres du même type, dans un bac rose muni d’un code-barres. Dès que le bac est plein, il est placé sur le tapis roulant et dirigé automatiquement vers son emplacement de stockage de la chaîne mécanisée.
La chaîne mécanisée
Les commandes multiples sont traitées dans la chaîne mécanisée. Un employé prend un carton sur lequel figure un code-barres vierge et y glisse la feuille de commande munie d’un code-barres récapitulatif. L’ensemble passe sous un portique muni d’un lecteur optique qui lit le code-barres de la feuille et l’assigne à celui du carton. Ce dernier voyage ensuite sur le tapis roulant central et emprunte automatiquement les intersections menant vers la gare où figure l’un des articles commandés. L’employé muni d’un terminal radio scanne la fiche de commande. L’écran indique alors le ou les produits à placer dans le carton ainsi que leur emplacement sur les étagères. L’article scanné est placé dans le carton et celui-ci peut continuer son périple vers les autres gares. La succession des contrôles par analyse du code-barres supprime quasiment tout risque d’erreur. L’entrepôt de Lyon (Lyon 2), consacré au traitement des articles de prêt-à-porter, est entièrement automatisé : ce sont des bras robotisés qui saisissent les vêtements et les placent dans les cartons.
Fermeture automatique
Après un dernier passage par un lecteur optique qui va confirmer que la commande est complète, le carton passe dans une machine de fermeture (modèle Jivaro, de Savoye). Celle-ci va adapter la hauteur du carton à son contenu, de manière à réduire son volume. La machine saisit un coussin d’air en cellophane et le place sur le carton. Un capteur analyse ensuite le volume et, le cas échéant, découpe et façonne le carton pour en réduire la hauteur. Enfin, le carton est scellé par un couvercle.
Impression de l’adresse
À peine fermé, le carton passe sous une imprimante qui génère l’adresse de livraison et la colle sur le couvercle. Le colis passe alors par un nouveau lecteur à double faisceau, qui contrôle que l’adresse imprimée correspond bien à celle indiquée par le code-barres du carton. Dernière étape, et dernier lecteur optique, cette fois pour orienter le colis vers le couloir correspondant à la région d’expédition (27 au total). Un employé le réceptionne et le place sur une palette. Lorsque celle-ci atteint deux mètres de haut, un robot la ferme en l’entourant d’un film plastique. L’employé scanne une dernière fois le bon d’expédition. Un mail automatique est alors envoyé à chaque destinataire d’une des commandes concernées, pour lui notifier l’envoi. Chaque jour, les différents entrepôts du groupe expédient 55 000 colis.
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