En se mettant devant un ordinateur pour simplement consulter ses mails ou son compte Facebook, nous pouvons au final passer plusieurs heures à flâner sur la toile. Des vidéos les plus aberrantes aux infos plus ou moins utiles en passants par des commentaires de photos avec un grand intérêt encyclopédique, nous sommes aspirés dans le « trou noir » de l’Internet.
Une étude de Scientific American, révélée par le magasine Slate, explique le phénomène. Pour Tom Stafford, un spécialiste des sciences cognitives de l’Université de Sheffield au Royaume-Uni « L’Internet n’est pas addictif de la même façon qu’une substance pharmacologique», contrairement à elle internet est à la fois « compulsif, irrésistible et distrayant ».
« Les humains sont des créatures sociales »
Sur le Web on trouve une multitude d’informations sociales. L’homme étant lui-même une « créature sociale », il ne peut pas résister. Par exemple, un signal sonore d’un message sur Facebook, se traduit par l’émission de produits chimiques dans le cerveau associés au plaisir. Les e-mails et les réseaux sociaux offrent la même structure de récompenses que les machines à sous des casinos.
On espère toujours gagner sans savoir vraiment quand et quoi. Alors même si la plupart du temps cela ne présente ni intérêt, ni bénéfice, lorsqu’on touche le jackpot, tous nos sens sont en éveils. Cette « récompense » peut être un scoop, un buzz ou encore un email qui nous touche. Et comme l’addiction aux jeux, on ne peut pas s’arrêter là, il en faut toujours un peu plus.
Un véritable cercle vicieux
Les internautes surfent et finissent par rechercher tout et n’importe quoi, les résultats sont plus ou moins prévisibles. L’absence de frontières encourage les utilisateurs à perdre la notion du temps. « Quelqu’un cherche quelque chose et se retrouve accidentellement sur Wikipédia et profite alors de l’occasion pour voir ce que devient le groupe de pop Depeche Mode », explique Tom Stafford.
Pour y résister, il faut faire preuve de volonté. C’est comme si on faisait fonctionner un muscle. Mais ce muscle se fatigue. Contrairement à Internet qui ne s’arrête jamais et ses tentations sont toujours plus grandes que la volonté, les utilisateurs sombrent dans les abysses du Web.
Un journaliste a tenté de s’extirper des griffes du web
L’addiction à internet est bien réelle et plus forte que l’on ne le pense. Paul Miller, journaliste à The Verge, s’est complètement coupé d’Internet pendant un an. Pendant les premiers mois, le journaliste a profité de sa déconnexion pour revenir aux fondamentaux. Il communique par lettres, il a des contacts physiques ses connaissances, il reprend le sport etc.
Au début on l’a complimenté pour ses sept kilos perdus, sur sa joie de vivre et sa volonté mais ça n’a pas duré. Paul Miller s’est peu à peu exclu de la société, reclus dans son salon à jouer sur sa console, à manger des pizzas et à engloutir des livres. La plupart des évènements s’organisant sur les réseaux sociaux, il ne fut plus invité aux soirées ni aux sorties. Après cette expérience, Paul Miller souhaite, malgré les risques, avoir une connexion Internet. Il déclare dans son reportage : « Au moins je serais connecté ! »
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