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Une CVthèque en ligne, comme un radeau de survie

A Sophia Antipolis, les salariés licenciés d’Andersen créent une CVthèque en ligne. Une initiative courageuse et solidaire, qui pourrait faire tache d’huile.

La création de sites de salariés est révélatrice. Hier, on connaissait Tchooze. Il avait éclos en pleine période faste. Il donnait en coulisse des informations sur les pratiques réelles des sociétés qui recrutaient à tour de bras. Par leurs pairs, les informaticiens en recherche d’emploi disposaient ainsi d’éléments susceptibles de les éclairer dans leurs choix.Aujourd’hui, avec le renversement de la conjoncture, c’est un tout autre type de site qui fait son apparition sur la Toile. Ainsi les salariés du centre de support informatique mondial d’Andersen, situé à Sophia Antipolis, ont-il mis en ligne, en septembre dernier, une CVthèque. Une réponse immédiate à l’annonce du licenciement des soixante et un salariés du centre, dont la fermeture devrait s’achever ce mois-ci.Tous les CV des personnes volontaires pour participer à l’opération, classés par fonctions, compétences ou patronymes, sont ainsi disponibles. Déjà, plusieurs salariés sollicités ont pu retrouver un poste par ce biais.Les temps qui courent, hélas, risquent d’entraîner la création de nombreux sites de ce type. Si l’on peut déplorer les raisons qui poussent à leur création ?” restructurations, dépôts de bilan, fraudes ou irrégularités comptables ?” on ne peut que se réjouir de ces initiatives.Elles font preuve non seulement d’imagination mais aussi de solidarité. L’usage de la Toile s’en retrouve grandi, dans la mesure où il retrouve ainsi son sens originel, à savoir la gratuité des échanges et des services. Certes, une telle entreprise ne se fait pas en claquant des doigts. Elle demande temps, compétences et sponsors. En l’occurrence, la communauté des entreprises de Sophia a joué le jeu à la fois pour faire connaître le site et pour l’héberger.Signe que, en cette période difficile pour l’emploi ?” dont nul ne sait combien de temps elle va durer ?” les bonnes volontés ne manquent pas. Tant du côté des salariés que de celui des entreprises. Une petite lumière encourageante dans la tempête qui fait rage.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 28 octobre

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Anne-Françoise Marès*