Jusqu’au 15 octobre prochain, la Commission européenne organise une consultation publique sur « des aspects spécifiques de la transparence, de la gestion et de la commutation de trafic dans un Internet ouvert. » En des termes plus clairs, il s’agit de savoir comment les internautes européens perçoivent ou conçoivent la Toile et comment ils appréhendent la notion de neutralité du Net. Quelle importance ils y accordent.
Lenteur bureaucratique
La consultation en ligne repose sur quelque 80 questions autour de trois grands thèmes, Gestion du trafic, Transparence et commutation et Processus. La Commission européenne annonce déjà que « les réponses seront des éléments cruciaux à l’élaboration des recommandations » qu’elle fera. Si on ne peut qu’applaudir une question publique sur un sujet aussi important, nous regrettons toutefois plusieurs points.
Premier point, ce débat et les questions sont assez techniques sans être incompréhensibles. Un effort pédagogique aurait pu être fait. Second point, cette consultation intervient deux ans après l’ouverture des premières discussions publiques sur le sujet. Si la bureaucratie européenne est évidemment lourde et compliquée, on se demande dans quelle mesure il n’y a pas un peu de procrastination dans tout cela.
Léger contresens
Pour autant, au regard de certaines confusions, il n’est pas forcément mauvais d’en remettre une couche et de prendre le temps. On espère que Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, révisera ses classiques avant de répondre au questionnaire. A en croire le site Reflets et le journaliste Fabrice Epelboin, la ministre du Numérique se serait un peu emmêlé les pinceaux lors des rencontres de Pétrarques, une série de débats organisés par France Culture.
« La Neutralité du Net est un concept américain et qui a tendance à favoriser les intérêts éco de Google, Apple et consorts », aurait-elle dit… Un magnifique contresens, s’il est avéré – puisqu’elle répondait correctement à nos questions en mars dernier –, qui laisse perplexe quant à la suite des chantiers gouvernementaux…
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