Les pieds dans la neige et les mains congelées, la Silicon Valley peut sembler loin. Mais, déjà considérée comme une des villes les plus numériques de France, Vand?”uvre-lès-Nancy vient à nouveau de se distinguer dans le monde de
l’informatique en distribuant ses premières cartes de vie quotidienne, mêlant procédures administratives simplifiées et consultations publiques. Le véritable début d’un des projets phares de l’administration électronique
française.La ville organisait mardi ses deuxièmes Rencontres Democr@tics, une journée de réflexion consacrée cette année au rôle social d’Internet. Et en a donc profité pour mettre en avant son expérience des cartes Democr@tics, les cartes
de vie quotidienne maison, en distribuant un exemplaire à deux de ses citoyens et à Henri Plagnol, le secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, venu pour cette occasion. L’objectif affiché est d’en avoir diffusé 1000 à la
fin de l’année, dont 150 avant le 15 février.A l’intérieur de chaque paquet qui lui est remis, le Vandopérien trouvera un CD-ROM d’aide, un lecteur de carte à puce et la carte en question. Particularité de celle-ci, elle servira aussi bien pour les tâches
administratives que pour la concertation électronique.
Participer aux consultations publiques locales
Les cartes Democr@tics permettront ainsi de participer à des consultations locales. Dès février 2004, les habitants d’un quartier où l’agglomération détruit des barres d’immeubles pourront ainsi s’exprimer
électroniquement sur les projets de reconstruction. Trop sensibles, les élections de politique générale ne sont pas encore concernées.Les propriétaires d’une carte pourront également y stocker des informations personnelles (nom, prénom, date de naissance,…) qui permettront de pré-remplir de nombreux formulaires municipaux. Des négociations sont aussi en
cours avec les offices HLM et la Caisse d’allocations familiales pour que les codes permettant de consulter un dossier y soient inscrits. Insérer la carte dans un lecteur permettra alors d’accéder directement à ces informations, sans
avoir à entrer un mot de passe.Vand?”uvre ne remporte toutefois pas la palme de la première ville à avoir équipé ses administrés. L’an dernier, l’Agence pour le développement de l’administration électronique (Adae) avait lancé 14 projets
de carte de vie quotidienne, chacun avec des ambitions administratives et politiques différentes.Au Havre, la mairie met l’accent sur l’accès aux services municipaux. Inscription des enfants en centre aéré, aux centres culturels et sportifs, restauration
scolaire… Tout pourra se faire au moyen de la carte de vie quotidienne. Le projet doit démarrer au mois de mai.Castelginet, une commune proche de Toulouse, aura été la première à distribuer les siennes. Mais le projet de Vand?”uvre, en combinant prestations sociales et consultations publiques en un seul dispositif, marque le véritable
lancement de ce concept.
Un projet suivi par des sociologues
Un lancement à pas comptés cependant. Le projet reste à valider, en particulier dans le domaine de la vie privée. Il y a deux ans, la ville lorraine avait voulu lancer un système de vote à distance, qui avait été repoussé par la Cnil.
Aujourd’hui, elle affirme travailler en partenariat avec la Commission.Le choix a ainsi été fait de ne stocker aucune information sur la carte à l’insu de son propriétaire. Celle-ci contient, en tout et pour tout, un identifiant. En l’insérant dans un lecteur, son utilisateur ne fait que se
connecter à un serveur sécurisé qui, lui, contient les informations personnelles.Dailleurs, les promoteurs des cartes de vie quotidienne s’interrogent au moins autant sur leur adoption par leurs concitoyens que sur les questions technologiques. De la sélection des premiers détenteurs à l’étude de
leurs besoins et de leurs usages, la ville a chargé un laboratoire grenoblois de sociologie de suivre la vie électronique des Vandopériens.
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