En attendant la création d’un hypothétique ” Chèque Internet ” qui permettrait aux acteurs de l’économie solidaire de s’équiper plus facilement en informatique, le secrétariat d’Etat de tutelle poursuit son action en faveur du développement des NTIC en milieu associatif.Dernier exemple en date : la création d’ une bourse en ligne de dons d’ordinateurs. L’annonce a été faite par Guy Hascoët à l’occasion du ” Congrès mondial de la Net-économie “Net2001, qui se tenait du 28 au 30 mars à la Cité des sciences de Paris-La Villette.L’objectif est d’inciter les administrations publiques et les entreprises à faire don de leurs anciennes machines aux associations qui en auront exprimé le désir sur le forum ouvert à cet effet sur le site Internet du ministère.Cette mesure est un complément symbolique, utile et finalement peu coûteux à la circulaire du 1er décembre 2000 qui autorise désormais l’Etat à céder gracieusement sous certaines conditions son matériel informatique.La circulaire a pour objet de préciser les modalités d’un dispositif de dons qui relève en pratique du code du domaine de l’Etat. Auparavant, les ordinateurs ” obsolètes ” passaient en pertes et profits auprès de l’administration des domaines, ou terminaient leur vie, oubliés de tous, au fond d’un placard.Depuis quelques mois, ces machines, qui supportent un traitement de texte et une connexion Internet téléphonique de base, peuvent ainsi être rénovées à bas prix et cédées gratuitement au milieu associatif. Et les mentalités commencent à changer.
Déjà 2000 PC recyclés
Au printemps dernier, l’Afuu, co-organisatrice de Net2001, lançait un ” Internethon “. Cette initiative devait permettre de remettre 2 000 PC recyclés, leurs logiciels (libres de préférence) et leurs modems à des associations, des centres sociaux, des organismes de réinsertion, situés en France et dans les pays en voie de développement.Un an plus tard, le contrat est rempli. Et le ministère des Finances et de l’Industrie compte parmi les principaux donateurs. 800 postes provenant de cette administration ont ainsi été réattribués à la Fondation des hôpitaux de Paris et à l’Association des paralysés de France (APF). D’autres contributeurs tels que France Télévision, Sextant Avionique, SAP, Compuware ou Toshiba se sont aussi manifestés.
Minimum requis : un Pentium 133
Mais il y a parfois inadéquation entre la demande et l’offre, précise un porte-parole de l’Afuu : “90 % des ordinateurs que nous recevons partent ainsi à la poubelle, car ils sont technologiquement trop dépassés.”Pour être exploitables, les ordinateurs doivent en effet être dotés d’une configuration minimale (en l’occurrence un Pentium 133), de façon à ce que les heureux bénéficiaires puissent naviguer convenablement sur Internet.Devant le succès de l’opération, l’Internethon continue. Au final, malgré quelques négociations difficiles avec certains constructeurs informatiques, le pli est pris, et, tant du côté de l’Etat que des entreprises, l’idée d’un Internet solidaire commence enfin à s’imposer.
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