eBay avait envisagé, dans un premier temps, une opération de croissance externe pour son installation en France. Finalement, l’américain débarque seul. “Nous avons pris contact avec plusieurs sites d’enchères en ligne, mais les négociations n’ont pu aboutir, confirme Nicolas Fontaine. Nous restons toutefois ouverts au dialogue.”Fondé en 1995, le site d’enchères en ligne aura attendu cinq ans avant de s’attaquer au marché français. L’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Japon et le Royaume-Uni ont précédé la naissance d’Ebayfrance.com.La stratégie d’eBay a pris un tour plus offensif depuis quelques mois, comme l’a confirmé son CEO, Meg Whitman, à l’occasion d’une conférence ad hoc tenue le 20 septembre dernier à San Jose, en Californie.eBay.com disposerait encore d’une marge de progression aux Etats-Unis, selon ses dirigeants, grâce, entre autres, aux objets de collection, pour lesquels sa part de marché, en ligne et hors ligne, ne serait que de 2 %. Mais elle maîtrise 85 % du marché américain des enchères entre particuliers. D’où sa décision de partir à la conquête de l’Europe et de l’Asie.En Allemagne, eBay est parvenu à détrôner son concurrent QXL– Ricardo après un raid réussi sur Alando.de.
Echaudés, les français iBazar et Aucland n’ont pas jugé bon de franchir le Rhin, estimant le marché saturé. En France, la firme devra au préalable préciser ses intentions.” Nous voulons offrir aux internautes français un service qui a fait ses preuves, avec un accès global à une communauté de 16 millions d’utilisateurs “, explique Nicolas Fontaine, directeur général d’eBayfrance.com.
Priorité aux collectionneurs
La filiale française d’eBay, qui devrait employer de 20 à 30 personnes, affirme se destiner en priorité aux collectionneurs de timbres, de bandes dessinées, de disques vinyles, etc. “Notre objectif n’est pas de faire de l’audience, mais de toucher des membres actifs. Nous visons les 10 % de Français collectionneurs, qui sont également très présents sur la Toile”, assure Nicolas Fontaine.eBay a les moyens de ses ambitions : ses liquidités atteignent 839 millions de dollars. L’affaire est rentable : la société a dégagé un bénéfice de 17,9 millions de dollars au cours du premier semestre 2000, pour un résultat net de 183,1 millions de dollars.Sa solidité financière lui confère donc un statut de poids lourd, qui l’autorise à partir de rien en France. En outre, rien ne dit qu’eBay nengagera pas une opération de croissance externe dans les mois à venir.
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