Les DSA-DMA pour faire plier les plateformes du Web
2023 a été l’année où les régulateurs européens ont montré leurs crocs et tenté de mettre au pas les géants du numérique, à coups de modération, d’interopérabilité, de protection des mineurs, et de transparence des algorithmes… L’un, le Digital Market Act (DMA), s’attaque aux marchés, tentant de décloisonner les systèmes fermés et les forteresses d’Apple ou de Google sur leurs magasins d’applications. L’autre, le Digital Services Act, veut rendre les plateformes et les moteurs de recherche plus responsables et plus transparents. Non seulement les deux textes ont commencé à s’appliquer, mais leur mise en route a été orchestrée par un Thierry Breton qui n’a pas hésité à se mettre en scène. Le commissaire européen au Marché intérieur a tapé du Tweet sur la table, revêtu sa cape de régulateur européen et croisé le fer avec Elon Musk. Tout n’a pas été parfait, mais l’intention était bien là.
Google passe à 7 ans de mise à jour sur ses Pixels
Une des annonces les plus marquantes de Google en cette année est aussi celle que l’on attendait le moins : la promesse de sept ans de mises à jour d’Android sur ses nouveaux smartphones haut de gamme, les Pixel 8 et 8 Pro. Sur ce point, Google fait désormais jeu égal avec Apple, bien que l’entreprise de Cupertino offre un support étendu pour l’ensemble de ses produits. Sur Android, c’est Samsung qui jusqu’à présent proposait la politique de mise à jour la plus généreuse. Une comparaison dont souffrait Google qui a décidé de reprendre la main en mettant tout le monde d’accord. Un message fort envoyé par le propriétaire d’Android qui, on l’espère, encouragera l’ensemble de ses partenaires et concurrents à améliorer leur politique de mise à jour en 2024.
USB-C, RCS : quand les régulateurs imposent l’innovation à Apple
Apple peut renâcler, bouder, faire sa mauvaise tête, râler à tue-tête, le constructeur n’a pas d’autre choix que de respecter la loi. Et parfois, c’est la loi qui impose l’innovation ! Le constructeur informatique se montre parfois conservateur dans ses choix technologiques, au profit de ses marges et de son jardin fermé, mais au détriment des consommateurs.
C’est pourquoi on ne peut que saluer la ténacité de l’Union européenne qui a joué un rôle majeur dans l’adoption de l’USB-C dans l’iPhone. Ceux qui criaient à l’« apocalypse Lightning » — avec des tonnes d’accessoires et de câbles Lightning envahissant les décharges — se sont bien vite tus : la transition s’est faite tout naturellement, et pour cause. À l’exception d’Apple, tous les autres constructeurs avaient déjà adopté l’USB-C : les utilisateurs ont déjà intégré le port unique dans leurs habitudes.
Dans l’histoire, Apple était devenue l’étrange anomalie, l’entreprise qui ne veut pas évoluer, toute recroquevillée sur les profits générés par les ventes d’accessoires Lightning. D’ailleurs, la firme à la pomme a bien vite compris son intérêt : la keynote d’octobre consacrée aux nouveaux Mac M3 a été tournée avec des iPhone 15 Pro qui stockaient la vidéo sur des disques SSD externes. Une fonction rendue possible par la présence du port USB-C sur les smartphones, jamais le Lightning n’aurait pu accomplir une telle prouesse…
Il est simplement dommage qu’il ait fallu une telle pression de la part de l’UE pour qu’Apple saute enfin le pas.
Il en va de même pour le support du RCS, qui n’a visiblement pas été décidé de bon cœur par Apple au vu de l’aversion que suscite la nouvelle génération du SMS/MMS au sein de Cupertino ! Après avoir résisté pendant des années, le constructeur va donc intégrer cette technologie dans l’app Messages l’année prochaine : les messages texte provenant d’Android seront plus riches et mieux intégrés, mais ils conserveront leur bulle verte.
Là aussi, la pression du régulateur européen — qui exige un certain niveau d’interopérabilité entre les messageries — mais aussi chinois d’après les rumeurs, a poussé Apple à faire un pas vers le reste du monde. Il était temps, et il est malheureux que le constructeur ait freiné des quatre fers aussi obstinément.
Et le big bang est encore à venir. À partir du 6 mars prochain, Apple devra respecter les dispositions de la législation européenne sur les marchés numériques (DMA), qui va lui imposer le sideloading (l’installation d’apps en dehors de l’App Store), des systèmes de paiement alternatifs dans sa boutique et bien d’autres mesures favorables à la concurrence. Merci les régulateurs !
Enfin des voitures électriques à moins de 25 000 euros
Pour de nombreux véhicules électriques accessibles, tels que la Dacia Spring ou la MG4, 2023 restera marquée par la fin d’attribution du bonus écologique. Fort heureusement, cette période ne signifie pas la fin des véhicules électriques « pas chers ». En effet, en 2023 de nombreux constructeurs, à commencer par Stellantis, ont dévoilé leurs plans pour des citadines électriques à moins de 25 000 euros. Certes, en cette fin d’année, il n’y a guère que la surprenante Citroën ë-C3 qu’il est possible de commander. Les R5 électriques et autres Volkswagen ID.2 n’arriveront que dans les prochaines semaines, en attendant la sempiternelle Tesla Model 2. Toujours est-il que 2023 aura été le point de départ d’une nouvelle vague de voitures électriques, plus compactes, mais surtout moins chères.
Lire : Citroën ë-C3 vs Renault 5 électrique, le duel des Françaises à moins de 25 000 euros
Baldur’s Gate 3 : 20 ans plus tard, le retour en fanfare
C’est la plus grosse surprise de l’année en jeu vidéo et un vent de fraîcheur dans une industrie qui a enchainé les mauvaises nouvelles en 2023. S’il fallait résumer le succès du RPG, un chiffre s’imposerait : 6. Six, comme le nombre de trophées remportés lors des Game Awards, les « oscars » du jeu vidéo. Nominé dans neuf catégories, le jeu de Larian Studios a même surclassé Alan Wake, Zelda : Tears of the Kingdom et Stafield s’imposant comme le jeu de l’année.
Mais outre le succès critique, ce qui aura marqué, c’est la façon dont BG3 s’est révélé au monde et comment il est devenu une référence immédiatement qui suscite l’admiration. La capacité du studio à adapter les mécaniques du jeu de rôle, l’univers léché et l’histoire personnalisable ont sur faire oublier les quelques légers défauts du titre (mouvements de caméra ubuesques, dosage de la difficulté, etc.)
Qu’on apprécie le genre ou non, Baldur’s Gate 3 mérite qu’on s’y essaye et qu’on se laisse embarquer par une aventure prête à partir dans toutes les directions.
Galaxy S23 avec Snapdragon : la référence Android
Pour nous autres, Européens, les Galaxy S ont toujours été moins bons que leurs homologues américains. La faute à une différence de puce : un Exynos pour l’Europe, une Snapdragon, beaucoup plus performante, pour le pays de l’Oncle Sam. Mais pas en 2023. Enfin, les utilisateurs européens pouvaient acheter le meilleur appareil disponible.
Résultat : un succès critique éclatant. Autonomie, performances, gestion de la température… les Galaxy S23 n’avaient enfin plus à rougir sur ces domaines. Une bien belle cuvée qui aurait d’ailleurs donné des idées à Samsung. Il se murmure que pour son modèle de 2024, le Galaxy S24 Ultra conserverait le Snapdragon 8 Gen 3, alors même que ses petits frères passeraient sur l’Exynos 2400.
Lire : notre test du Samsung Galaxy S23
Vision Pro : Apple dévoile enfin son premier « ordinateur spatial »
En-fin ! Après des années et des années de rumeurs plus folles les unes que les autres, Apple a fini par dévoiler le Vision Pro en juin dernier, durant la WWDC. Le premier casque de réalité mixte du constructeur était attendu au tournant, et son officialisation a permis de libérer l’horizon. On sait maintenant qu’il faudra encore de longues années avant d’avoir sur le nez quelque chose de léger et de discret !
Le Vision Pro a tout d’une première génération. Certains choix technologiques interrogent (l’écran EyeSight qui reproduit les yeux du porteur, vraiment ?) ou agacent (l’autonomie de 2 heures seulement), mais les bases de l’« informatique spatiale » façon Apple sont posées. L’entreprise se lance là dans un pari fou : créer une toute nouvelle plateforme qui, à terme, pourrait remplacer l’iPhone, l’iPad et le Mac !
Apple n’en est pas à sa première révolution, mais le Vision Pro fait face à de sérieux obstacles, ne serait-ce que par son prix : 3 500 $… Mais il faut bien commencer quelque part. On saura rapidement si cette vision peut l’emporter, la commercialisation étant plus ou moins prévue pour le mois de février.
Lire : Vision Pro : découvrez en images et en détail le premier casque de réalité mixte d’Apple
Bitcoin : le retour du roi
Après une année 2022 traumatisante, marquée par la chute éclair de FTX, le Bitcoin a opéré un retour progressif sur le devant de la scène. La cryptomonnaie s’est montrée insensible aux assauts réglementaires des États-Unis contre des géants comme Coinbase ou Binance et a repassé la barre des 40 000 dollars durant l’automne. Cette remontée, corrélée à la hausse de l’or et des valeurs refuge en général, efface une grande partie des pertes enregistrées au cours de l’année. Le roi Bitcoin a sans surprise tiré l’intégralité de l’écosystème crypto vers le haut. Dans ce contexte, une myriade d’investisseurs et d’observateurs s’attendent à ce que les monnaies numériques enregistrent de nouveaux records dès les premiers de 2024.
Lire : Le Bitcoin se paie un record malgré la baisse des cryptomonnaies
GPT-4, la mise à jour qui révolutionne ChatGPT
Quelques mois après l’apparition de ChatGPT, OpenAI, la start-up qui développe l’IA, a dévoilé une grande mise à jour de son modèle linguistique. Sobrement baptisée GPT-4, cette nouvelle version a donné un sérieux coup de fouet aux performances de l’IA générative. Le robot conversationnel est plus précis, performant et maniable.
En parallèle, ChatGPT s’est enrichi avec une pléthore de fonctionnalités. Citons notamment les plugins, qui permettent de connecter des services externes, les instructions personnalisées ou encore l’accès aux données temps réel, par le biais du moteur de recherche Bing. Grâce à ces ajouts frénétiques, ChatGPT reste incontournable dans le monde des chatbots intelligents.
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