Passer au contenu

Un vieux PC portable bourré de malwares a été vendu 1,3 million de dollars

Pour matérialiser la dangerosité des attaques informatiques, un artiste a installé – avec l’aide de chercheurs en sécurité – six malwares particulièrement célèbres sur un netbook Samsung NC10.

Jamais un netbook n’aura atteint un tel prix. Un Samsung NC10 sous Windows XP SP3, un modèle datant de 2008, vient d’être vendu pour 1,345 million de dollars, au terme d’une enchère organisée en ligne.
Ce prix n’est lié ni à la marque, ni au modèle du terminal, mais à son contenu. L’appareil embarque six malwares particulièrement dangereux qui auraient créé au total plus de 95 milliards de dollars de dommages. Cinq d’entre eux sont des vers capables de se propager de manière automatique : ILoveYou, MyDoom, SoBig, DarkTequila, et bien sûr le célèbre ransomware WannaCry. Le PC contient également le rootkit DarkEnergy qui a provoqué une panne électrique d’ampleur régionale en Ukraine il y a quelques années.

Si ce bestiaire de malwares se trouvent réunis dans cet ordinateur, ce n’est pas un hasard mais la manifestation de la volonté de l’artiste Guo O Dong qui a voulu montrer la réalité des risques informatiques au travers d’une œuvre d’art.
Baptisée The Persistence of Chaos, elle a été réalisée avec l’aide des chercheurs en sécurité de l’entreprise Deep Instinct, qui ont fourni les exemplaires de malwares et l’expertise technique pour créer l’objet.

« Nous avons ce fantasme que les événements informatiques ne peuvent pas nous affecter, mais c’est absurde, déclare Guo à The Verge. Les virus armés qui affectent les réseaux électriques ou les infrastructures publiques peuvent causer des dommages directs. »

Pour accentuer symboliquement la dangerosité de cette œuvre, l’artiste l’a déconnecté de tout réseau, exposé sur un socle, entouré d’un ruban de signalisation et mis sous vidéosurveillance permanente. Le flux vidéo est d’ailleurs transmis en temps réel sur Twitch, pour que chacun puisse l’observer, comme on regarderait un fauve en cage. D’après les conditions légales de la vente, l’acheteur doit s’engager à ne jamais connecter son œuvre d’art à un réseau informatique. Espérons qu’il tienne parole.

Sources: thepersistenceofchaos.com

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert KALLENBORN