Les forces se regroupent sur le marché des vidéoprojecteurs, au bénéfice des prix et des technologies. Aujourd’hui, les tarifs des vidéoprojecteurs se situent dans une fourchette de 25 000 à 35 000 francs. Infocus ambitionne de devenir le premier constructeur à proposer, d’ici à 2002, un modèle mixte (vidéo et PC) à moins de 10 000 francs, affichant des performances équivalentes à celles de ses dernières gammes. Pour y arriver, le construc- teur mise sur la fusion opérée avec Proxima et ASK. Une fusion au terme de laquelle il deviendra le plus grand fabricant mondial de vidéoprojecteurs, devant les leaders actuels que sont Epson, Sony ou encore Philips. Et si ce regroupement vise en premier lieu à former un rempart américain face aux constructeurs japonais (Epson, Sony, mais aussi Toshiba), il permet également à Infocus de renforcer ses équipes de R&D et sa ma”trise des technologies.
Pour casser les prix, Infocus table en effet sur une nouvelle technologie d’affichage baptisée Locs (Light On Cristal Silicon), moins coûteuse que le DLP (Digital Light Processing) qu’il intègre depuis deux ans dans la plupart de ses produits. Conçue par Texas Instrument, la technologie DLP permet de fabriquer des moteurs d’affichage relativement légers, ce qui a valu à Infocus de lancer les premiers vidéoprojecteurs ultraportables. La lumière est réfléchie par plusieurs centaines de milliers de miroirs microscopiques dont l’inclinaison est commandée électroniquement. Or, c’est précisément ce mouvement mécanique qui induit un coût de fabrication élevé. Avec le Locs, plus de miroirs, la lumière est projetée sur une feuille de silicium quadrillée par des micro-surfaces dont le degré d’opacité – et donc le niveau de réflexion – est commandé par une impulsion électrique.
Pénurie de DMD
D’un autre côté, l’acquisition de Proxima permet aussi à Infocus de s’ouvrir davantage au LCD (Liquid Crystal Display), la technologie d’affichage qui équipe actuellement près de 80 % des vidéoprojecteurs. Cela devenait une nécessité car, en se spécialisant dans le DLP, le constructeur s’était rendu dépendant d’un fournisseur unique et en avait payé les frais l’année dernière : Texas Instruments n’ayant pas livré suffisamment de puces DMD (voir schéma), les vidéoprojecteurs d’Infocus étaient restés quasi in- trouvables en 1999.
De leur côté, les fabricants ayant misé sur le LCD comptent baisser leurs prix en réduisant la taille des panneaux de silicium. Epson espère ainsi proposer des appareils valant entre 15 000 et 20 000 francs ttc. 20 000 francs, c’est justement le seuil que Sony atteint déjà avec son VPL CS1, pour le moment le moins cher du marché. Une prouesse due en partie au fait que le fabricant nippon ne laisse que très peu de marge à ses distributeurs. Toujours est-il qu’Infocus est, pour l’instant, le seul à planifier un appareil à moins de 10 000 francs. A suivre.
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