Des chercheurs percent les secrets du violon
Avant de reproduire un instrument sur ordinateur, il faut en comprendre le fonctionnement. Les chercheurs de l’Ircam étudient les phénomènes physiques, mécaniques et acoustiques qui participent à la création d’une note de musique. Pour cela, un violoniste, par exemple, est couvert de capteurs et effectue les gestes habituels : il presse les cordes des doigts de sa main gauche et, avec sa main droite, frotte les cordes avec l’archet. Vitesse, force, allure du mouvement : autant de paramètres captés et analysés qui permettent ensuite de décrire une façon de jouer avec des équations mathématiques. Il suffit de déduire de l’étude de plusieurs cas particuliers des règles générales (tel le frottement de l’archet sur une corde), et tous les gestes, toutes les actions peuvent être analysés et reproduits. Ils sont ensuite intégrés au logiciel de création virtuelle Modalys.
Le musicien invente l’instrument de ses rêves
Avec le programme de création musicale Modalys, il n’y a pas de modèles d’instruments ” complets ” (par exemple, une guitare), mais des descriptions modulaires : quel son produit le frottement d’une corde, la frappe d’une plaque, etc. Avec un tel logiciel, les chercheurs et les musiciens peuvent créer l’instrument de leurs rêves : un gong de trois kilomètres de diamètre ou une clarinette à géométrie variable. Sur l’écran, il leur suffit d’assembler les éléments de leur choix (corde, plaque, tube, etc.) et de les décrire physiquement (longueur, largeur, matériau, etc.). Pas de problème de faisabilité : il faut juste extrapoler à partir d’équations physiques décrivant exactement ce qui est possible dans la réalité. Cela permet d’inventer des instruments d’un tout nouveau genre, qui produisent des sons totalement inédits.
Il en joue au clavier ou à la souris
Une fois l’instrument virtuel créé à l’aide du logiciel Modalys, il n’y a plus qu’à en jouer. Deux possibilités s’offrent au musicien intéressé. La première consiste à se servir d’un simple clavier. Ainsi, dans le cas d’un violon virtuel, la pression que le musicien exerce sur l’archet pour frotter une corde dépendra de celle qu’il applique sur une touche. De même, la vitesse avec laquelle il déplace l’archet sera déduite de sa vitesse de frappe réelle. Et l’endroit du frottement, c’est-à-dire plus ou moins près du menton du violoniste, sera également déterminé par une touche spécifique. Seconde possibilité : le musicien programme son morceau en utilisant une interface graphique relativement conviviale. Tous les paramètres (pression, vitesse et endroit du frottement de la corde) peuvent être tapés sur le clavier ou bien pointés à l’écran avec la souris.
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