Côté météo, on ne peut pas dire que les vacances me laisseront un souvenir impérissable. Côté boulot, ça n’a pas été beaucoup mieux : deux bons gros vers (Code rouge et Nimda), rien que ça ! À croire que ces sales bestioles sortaient tout droit des assiettes des Aventuriers de Kho Lanta. Alors que je me réjouissais au printemps dernier d’avoir été promu responsable de la sécurité du système d’information par mon employeur, aujourd’hui, je commence à déchanter tant cette fonction est ingrate et risquée. Chaque nouvelle attaque est une remise en question, une espèce de roulette russe, en somme. La menace fantôme est bel et bien là, aux portes de nos réseaux, et il va falloir s’y faire. En ce qui nous concerne, les dégâts sont relativement limités. J’ai presque honte de l’avouer, mais nous avons eu plus de problèmes avec l’antivirus qu’avec le virus lui-même ! Un comble. Au-delà de l’anecdote, ce qui est vraiment intéressant dans cette histoire, c’est de noter à quel point l’inquiétude s’est emparée des dirigeants de l’entreprise. Ces derniers ont pour la première fois réalisé que le risque est réel. Certains ont même pu l’évaluer à travers ses conséquences lorsque l’un de nos process métier s’est mis soudainement à tourner au ralenti. À leur décharge, il faut reconnaître qu’on est loin des fameux ILOVEYOU, Melissa et autre Anna Kournikova, qui se contentaient d’exploiter les faiblesses d’un logiciel de courrier électronique pour se multiplier ensuite. Aujourd’hui, les virus de type Code rouge et Nimda sont d’une toute autre nature, tant par leur fonctionnement que par leurs conséquences multiples. La voie est désormais ouverte et je ne vois pas ce qui pourra changer le cours des choses. Mais que faire en réalité ? Partant du principe qu’il est impossible d’empêcher un débarquement en “force”, on peut néanmoins limiter le niveau de vulnérabilité du système dinformation en commençant, peut-être, par choisir les bons serveurs web…
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