D’abord normalisé pour une utilisation sur fibre optique en 1998 (802.3z), le Gigabit Ethernet est apparu un an plus tard en version cuivre (802.3ab). Dès lors, la possibilité d’utiliser un câblage de catégorie 5 (le plus répandu) et des interfaces en cuivre a permis d’abaisser le prix d’entrée de la technologie. Pourtant, le cuivre ne représente qu’une minorité des ventes de commutateurs, avec moins d’un quart des ports livrés en Gigabit Ethernet au premier trimestre de 2002 dans le monde, d’après Dell’Oro. Par ailleurs, le nombre de ports de commutation vendus est six fois supérieur à celui de cartes. Ce qui prouverait que les commutateurs Gigabit Ethernet sont surtout utilisés dans les c?”urs de réseau ou pour connecter des serveurs, et que les débits de 1 Gbit/s restent marginaux pour les postes de travail desservis par une infrastructure en cuivre.
Environ cinq millions de ports Gigabit vendus en 2001
Cependant, depuis six mois, les entreprises achètent davantage de cartes d’interface pour cuivre que pour fibre. Il s’agit surtout d’équiper des serveurs. “Quand les entreprises équipent leurs postes de travail de cartes Ethernet à 10/100/1 000 Mbit/s, c’est en prévision de futurs besoins. La plupart des postes disposent d’interfaces à 10/100 Mbit/s, et ils sont encore majoritairement connectés à 10 Mbit/s “, souligne Rachna Ahlawat, analyste chez Gartner. Malgré un très léger déclin, l’Ethernet à 10/100 Mbit/s affiche toujours, en effet, dix fois plus de ports vendus que le Gigabit ?” environ 5 millions de ports Gigabit Ethernet en 2001.Le Cern (Centre européen pour la recherche nucléaire) est un bon exemple des réseaux en place : “Nos deux sites principaux sont reliés par un fédérateur en fibre optique en Gigabit Ethernet. Le réseau comporte environ cent locaux techniques de brassage et quinze mille machines connectées. Et, dans les bâtiments, la distribution vers les postes de travail est à base d’Ethernet à 10 ou à 100 Mbit/s. En revanche, tous les serveurs ?” soit plusieurs centaines ?” sont connectés en Gigabit Ethernet “, explique Jacques Altaber, responsable adjoint de la division des systèmes d’information du Cern. Ce sont les expériences de physique des hautes énergies, qui ne correspondent pas aux applications classiques d’une entreprise, qui ont réellement besoin du haut débit. “Le Gigabit Ethernet est trop faible pour elles. Il leur faut trois, quatre, voire cinq liaisons Gigabit parallèles “, poursuit-il. Le Cern a même rencontré les limites de l’agrégation de liens ?” ou trunking, défini par la norme 802.3ad ?” pour ces applications hors du commun.Quant aux fonctions avancées des commutateurs, elles sont loin d’être activées par les entreprises. La gestion de réseaux locaux virtuels (VLAN) est la plus commune. “Nous les utilisons dans des cas particuliers ?” par exemple, pour assurer la sécurité des accès “, affirme Jacques Altaber. Mais la gestion de la qualité de service (802.1p), elle, s’avère rarement indispensable. “Nous n’avons jamais enregistré une seule demande à ce sujet “, indique Kenny Tam, vice-président en charge des services techniques chez Syskonnect, constructeur spécialisé dans les cartes d’interface haut de gamme pour serveurs. Si le Cern envisage d’activer cette fonction, c’est que les applications vidéo vont monter en puissance.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.