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Un trafic de colis high-tech démantelé à Pau

Un réseau de trafiquants dérobait des paquets postaux majoritairement commandés sur Internet. Leur responsable allait jusqu’à garantir les articles volés en les remplaçant si besoin.

Les colis postaux perdus ne le sont pas toujours pour tout le monde. En un peu moins de deux ans, près d’un millier de paquets ont été dérobés en Aquitaine par un réseau organisé, composé d’une vingtaine de personnes. Ces marchandises,
principalement du matériel électronique, étaient majoritairement commandées sur Internet. La gendarmerie de Pau vient de procéder à l’interpellation de treize individus, dont quatre ont été mis en examen pour vol aggravé et recel.‘ Nous avons un système de traçabilité des colis, lequel a révélé des défaillances dans la livraison de colis dans cette région. Après des investigations en interne, nous avons porté plainte contre X.
L’enquête a été confiée à la gendarmerie de Pau qui a pu démanteler le réseau ‘,
dévoile un porte-parole de La Poste.A la tête de ce trafic, un employé d’un transporteur sous-traitant de La Poste. Ce salarié ?” passant jusque-là pour un modèle ?” était chargé de récupérer les colis sur la plate-forme régionale de Bègles
(Gironde) et de les remettreau centre de tri de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Après avoir, dans un premier temps, dérobé quelques paquets pour son compte personnel, le salarié a vu les choses en grand.

‘ Des ristournes pour les bons clients ‘

‘ C’est très simple. L’homme s’arrêtait en chemin pour décharger une partie de sa cargaison. Dans un premier temps, il a démarché des clients auprès desquels il écoulait la marchandise dérobée. Puis, il s’est mis
à voler des colis à la commande, en fonction de la demande ‘,
éclaire Erick Maurel, procureur de la République de Pau. Un complice, qui l’attendait en voiture, était chargé d’écouler la marchandise auprès de petits receleurs.
Au total, les appareils photo, les Pocket PC ou encore les écrans plats détournés représentent un préjudice de 150 000 euros, au bas mot.‘ Le chauffeur agissait comme un grossiste envers son réseau de détaillants. Il allait jusqu’à proposer des ristournes commerciales à ses bons clients [remise d’appareils photo comme cadeaux, NLDR].
Il garantissait la marchandise. En cas de casse ou de problème technique, il remplaçait le produit en volant un article identique ‘, poursuit Erick Maurel.Depuis quelques temps pourtant, les cybermarchands mettent en place diverses astuces pour éviter les vols de colis, comme le changement de dénomination sociale de l’expéditeur. C’est de cette manière qu’un consommateur peut se voir
livrer un lecteur MP3 par un laboratoire d’analyses.‘ Le nombre des colis qui n’arrivent jamais à destination a diminué depuis deux ans.
Mais il reste toutefois trop élevé. Chaque colis
qui disparaît est une perte sèche pour nous. L’assurance des Colissimo
[expédition largement utilisée sur Internet, NDLR] rembourse en fonction du poids du paquet, commente Jean-Emile Rosenblum, PDG du site marchand
Pixmania dont certaines marchandises font partie des articles dérobés. Par ailleurs, empêcher le vol de paquets par les salariés peu scrupuleux est problématique. Il leur suffit de faire disparaître trois colis et ils gagnent l’équivalent
d’un mois de leur salaire. ‘
L’enquête suit son cours. Outre de fortes amendes, les personnes incriminées risquent jusqu’à sept ans de prison.

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Hélène Puel