Deep Blue est vieux et fatigué, trop spécialisé, condamné à l’échec, en quelque sorte. Aujourd’hui, l’humain a créé des intelligences artificielles capables d’apprendre par elles-mêmes. Pour l’instant, il s’agit de découvrir et de reconnaître un chat, ou de réussir à jouer, bien mieux qu’un humain, à un vieux titre arcade. Mais d’ici moins de dix ans, ce n’est pas à nos high scores que ces IA, logiciels et autres robots pourraient s’attaquer, mais plutôt à nos emplois.
Des chiffres sur une tendance
En début d’année, des chercheurs de l’université d’Oxford établissaient dans une étude que d’ici vingt ans 47% des emplois aux Etats-Unis pourraient être confiés à des machines intelligentes… Aujourd’hui, c’est au tour de Peter Sondergaard, vice président senior et directeur mondial de la recherche de Gartner, de se pencher sur sa boule de cristal et d’y voir un avenir inquiétant.
A l’occasion d’un symposium organisé à Orlando, en Floride, le patron de la recherche du cabinet d’analyses a prédit qu’un « emploi sur trois sera transféré à un logiciel, des robots ou des machines intelligentes d’ici 2025 ». Les « nouvelles entreprises numériques requièrent moins de main d’œuvre, et les machines gèreront les données plus vite que les humains ne le peuvent » a-t-il poursuivi.
L’ère des machines intelligentes
Mais la montée en puissance des machines va se faire peu à peu. « Un beau jour, un drone pourra être à la fois nos yeux et nos oreilles ». D’ici cinq ans, les drones feront selon lui partie à part entière des processus opérationnels de nombreuses industries, autant dans l’agriculture, dans la surveillance géographique ou pour les inspections d’installations pétrolière et de gaz. « Les drones sont des machines intelligentes », insiste-t-il. Des machines intelligentes qu’il voit émerger comme une « super classe » des technologies, capable de réaliser des travaux aussi bien physiques qu’intellectuels. Ainsi, des tâches comme l’analyse financière, l’analyse de données ou le diagnostic médical pourraient être confiées à des machines car le « travail de la connaissance sera automatisé ».
L’esprit humain
Quel rôle pour l’humain, alors ? La place de l’homo sapiens au niveau de l’implémentation et non plus de l’action. Autrement dit, c’est la créativité et l’intelligence qui feront que l’homme trouvera sa place… ou conservera une place, pourrait-on dire, si on était pessimiste. C’est également sa capacité à programmer les machines et à se situer au dessus d’elles qui maintiendra son statut. Une perspective qui explique sans doute l’importance que les géants de la high tech et du Web accordent à l’apprentissage de la programmation aux jeunes générations… Jusqu’à ce que les machines apprennent à développer elles-mêmes.
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Source :
Computer World
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