Sur Internet on trouve de tout. Le meilleur comme le pire. Cette fois, c’est contre un site de conseils en séduction suggérant des pratiques brutales sans l’accord de la partenaire qu’un collectif féministe se mobilise. Il a en effet fait l’objet le 5 septembre 2013 d’un signalement à la justice pour apologie du viol.
Dans un signalement, adressé au parquet de Paris, ainsi qu’aux ministères de la Justice, de l’Intérieur et du Droit des femmes, le collectif Féministes et citoyens s’indigne de conseils donnés par le site de coaching Seduction by Kamal qui incitent les hommes à se passer du consentement des femmes.
Pour l’avocate du collectif, « les propos sont explicites et constituent une apologie du viol ainsi qu’une incitation à la violence contre les femmes ». Demandant que ce site soit fermé, elle souligne que « depuis 2012, cet article a déjà été signalé au ministère de l’Intérieur sur le site internet-signalement.gouv.fr, en vain ». « Ce n’est pas un blog isolé, puisque selon son créateur, il reçoit 20 000 visiteurs par jour. Et son compte Facebook est suivi par 17 000 », ajoute-t-elle.
Une lente prise de conscience
Le site est géré par une société enregistrée en Pologne mais l’hébergeur est français. Et aujourd’hui, la loi française oblige hébergeur et FAI à agir contre les provocations et apologies de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, provocations au terrorisme, à la haine, à la violence et au racisme. Mais les contenus sexistes n’entrent pas encore dans ce champ d’action. Cela dit, la loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, qui sera prochainement examinée au Sénat, prévoit d’y remédier.
Il y a encore fort à faire sur la Toile, ce n’est en effet pas la première fois que la misogynie et l’apologie des violences contre les femmes sur Internet sont pointées du doigt. Il a ainsi fallu qu’une campagne soit lancée par un collectif dénonçant la présence sur Facebook de contenus encourageant le viol ou les abus contre les femmes, pour que le réseau social annonce en mai dernier qu’il allait faire plus d’efforts pour éliminer ces discours haineux.
Et il a fallu des menaces de viol adressées à une journaliste britannique pour que Twitter décide de travailler à un bouton d’alerte et mette en place une politique de tolérance zéro envers de tels débordements.
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