L’incinération des ordures ménagères apparaît comme l’une des solutions de remplacement les plus sérieuses aux mises en décharge. A condition cependant d’optimiser le fonctionnement des incinérateurs et d’améliorer la formation de leurs opérateurs. C’est l’objectif du logiciel Simapi (Simulateur aquitain de procédés d’incinération). “Au travers de cette maquette numérique, nous proposons aux exploitants un outil de formation pour mieux maîtriser la complexité des installations industrielles d’incinération, et améliorer de cette manière le respect des contraintes liées à la protection de l’environnement, celles-ci étant de plus en plus strictes “, explique Nadine Couture, chercheur-enseignant en informatique au Lipsi (Laboratoire d’ingénierie des processus et des services industriels)-Estia (Ecole supérieure des technologies industrielles avancées).Les problèmes de taux de rejet de dioxine rencontrés par les incinérateurs proviennent en effet toujours de défauts d’utilisation ou d’erreurs de manipulation. “La parade consiste donc à aider les industriels à bien anticiper la mise en place d’une future installation“, poursuit Nadine Couture.Avec un budget de 4 millions de francs, dont la moitié est subventionnée par le Feder (Fonds européen de développement régional), Simapi est actuellement en cours de réalisation. Développé par le laboratoire Lipsi-Estia et deux autres partenaires aquitains : le LGPP (Laboratoire de génie des procédés de Pau) de l’Ensgti (Ecole nationale supérieure en génie des technologies industrielles) et le Lept (Laboratoire énergétique et phénomène de transfert)-Ensam (Ecole nationale supérieure des arts et métiers), cette maquette numérique ne devrait pas voir le jour avant la fin de l’année 2001.L’intérêt d’un tel simulateur est d’inciter les industriels à revoir leurs processus ou à intégrer de nouvelles technologies pour optimiser le fonctionnement de leur incinérateur, sans mettre en péril l’installation existante. Simapi répondra à diverses fonctions. Il permettra par exemple d’estimer le coût d’un broyeur ou de minimiser l’émission de polluants. Il saura indiquer sur un écran en trois dimensions le lieu d’une panne, et même tracer dans l’usine virtuelle le chemin à parcourir pour prévenir tel ou tel incident.En outre, “les conducteurs des installations pourront utiliser ce simulateur comme un outil de formation“, précise Nadine Couture. Simapi visualisera en effet, de manière explicite, les phénomènes physico-chimiques des procédés d’incinération. Pour ce faire, ce simulateur sera écrit dans un langage orienté objet, si possible Java, afin de faciliter sa portabilité sur tous les systèmes d’exploitation (Windows 2000, Linux, Unix et MacOs). Cette maquette, développée entièrement en 2 D et 3 D, nécessitera deux écrans par opérateur. “Le premier servira à retranscrire, en 2 D, ce qui se passe en temps réel dans la salle de contrôle. Et le deuxième visualisera l’installation de façon virtuelle en 3 D “, conclut Nadine Couture.
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