Le marché des réseaux locaux décolle doucement. Mais il garde un inconvénient majeur : la quantité de câbles à installer pour interconnecter des ordinateurs et périphériques dans une entreprise, qui implique des travaux longs et coûteux. Depuis quelques années, les spécialistes des réseaux planchent sur une solution séduisante : faire circuler sur un même fil l’information et l’énergie nécessaire pour alimenter les appareils du réseau (webcams, ordinateurs portables, etc.). Une alternative qui pourrait réduire le coût d’installation de tout de même 60 % !“Le concept est en fait très vieux, explique Igal Rotem, cofondateur de la société israélienne Power Dsine. Le téléphone ne nécessite qu’un câble pour son alimentation et le transport de la voix.” Reste à l’adapter aux réseaux locaux. La motivation est là, le marché important. Il touchera, à terme, les 300 millions de câbles LAN vendus chaque année. Soit un marché évalué à six milliards d’euros “dont nous espérons rafler 40 à 50 %”, annonce, péremptoire, le créateur de Power Dsine. Mais le challenge est difficile quand la concurrence a pour nom Texas Instruments, National Semiconductors ou encore Linear technologies…“La présence de ces grands groupes crédibilise la technologie : ces géants n’y viendraient pas si l’enjeu n’était pas colossal.” Autre preuve : la jeune pousse a levé 68 millions de dollars (69,1 millions d’euros) depuis sa création en 1999. L’avantage de la start-up, selon son créateur : Power Dsine est la seule à proposer, à l’heure actuelle, une offre globale. Mieux, Power Dsine est largement à l’origine du standard en passe d’être officialisé. “Les grands du secteur avaient des solutions propriétaires. Choisir la nôtre a permis de ménager les susceptibilités”, commente Igal Rotem. Doucement, les industriels s’y intéressent. Nokia en équipe ses réseaux, Sony ses webcams, Siemens ses produits de téléphonie sur IP…Le principe utilise la structure particulière des réseaux LAN. Les câbles possèdent quatre fils de cuivre : deux utilisés pour l’envoi et la réception des informations, deux autres sont inutilisés. C’est dans ces derniers que l’électricité se frayera un chemin. “Il faut faire très attention à ce que l’énergie ne détruise pas les paquets de données”, insiste le créateur de la petite société. L’énergie envoyée sera donc faible, d’un total de 15 watts, avec un courant nominal de 48 volts. Insuffisant pour équiper un ordinateur de bureau, mais assez pour des périphériques ou des portables. Cependant, pour bénéficier du signal mixte, ces éléments doivent avoir été conçus spécialement. Il est néanmoins possible d’utiliser ces câbles pour véhiculer l’information dans les équipements existants. Une fonction de sécurité a été ajoutée, qui évite au bel ordinateur portable tout neuf de faire un court circuit. Le câble connecté, un premier signal est envoyé pour vérifier que la machine peut recevoir le courant. Dans l’affirmative, il est envoyé, sinon, seule l’information passe : restera à alimenter lengin en électricité par les voies usuelles.
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