Le samedi , Guy Boudarel ne tient pas particulièrement à faire les courses. Depuis 28 ans qu’il travaille pour Casino, il n’éprouve plus guère d’émotions à découvrir une marque de petit pois ou un énième emballage de lessive. Successivement chef de rayon, responsable de magasin, directeur régional… Celui qui, désormais, dirige toute la logistique de C-mescourses, le supermarché en ligne du groupe, n’en finit plus de remplir le panier de la ménagère !
Inventer des solutions
Installé dans les entrepôts de Rungis, l’homme gère aujourd’hui les quelque 10 000 commandes mensuelles passées sur internet. Un travail de pionnier : “Les courses en ligne restent une activité émergente, et les solutions logistiques les mieux adaptées sont encore à inventer “, explique Guy Boudarel. De fait, C-mescourses teste toujours deux modèles : les plateformes opérationnelles dédiées au seul commerce en ligne, et la préparation de commandes au sein des magasins classiques de l’enseigne.”La première solution convient aux grandes agglomérations, estime Guy Boudarel, car les volumes de commande sont importants et le “picking” [la collecte des produits dans les rayons, ndlr] rationalisé. La seconde s’adapte mieux aux petits volumes. Elle permet d’absorber les aléas de la vente en ligne par une gestion des stocks à l’échelle du magasin. ” Dans les deux cas, l’enjeu reste toujours le même : livrer au moindre coût et au plus vite un produit intact.La logistique est le nerf de la guerre de la grande distribution en ligne, et la gestion des produits frais son talon d’Achille. Caissons réfrigérés, approvisionnements démultipliés… et une connaissance de plus en plus fine de la clientèle sont les clés du succès. “Avec le recul nous anticipons de mieux en mieux le volume de commandes, assure Guy Boudarel. Mais nous devons faire avec les contraintes de notre activité : en magasin, un client peut choisir d’acheter des yaourts qui périmeront dans six jours, mais il ne tolérera pas une si faible marge de man?”uvre dans le cas de produits achetés sur internet.” Ni qu’on lui livre les denrées choisies par un autre client ! Les inversions des commandes,ou les ” manquants ” (des produits non livrés mais facturés) sont parmi les avaries répertoriées.”Mon rôle consiste à déterminer comment de telles anomalies ont été possibles, et à inventer des solutions adaptées, le cas échéant.” Le cas échéant ? En bon monsieur Gaspi, Guy Boudarel doit passer l’éponge sur des erreurs dont la résolution entraînerait des coûts supérieurs aux préjudices qu’elles impliquent. Le client est roi… Le tiroir-caisse aussi !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.