Les gendarmes du Vaucluse ont annoncé ce jeudi avoir interpellé six informaticiens soupçonnés d’être à l’origine d’une escroquerie dont le montant atteindrait au moins 500 millions de francs, au préjudice de Canal+ et de TPS, qui avaient déposé plainte.Deux de ces personnes ont été mises en examen et écrouées, jeudi, à la maison d’arrêt d’Avignon. L’audition des quatre autres suspects, qui devraient à leur tour être incarcérés, se poursuivait jeudi soir dans les locaux de la gendarmerie.” Jusqu’à présent nous avions réussi à interpeller les fournisseurs de fausses cartes, cette fois, et c’est une grande première, nous tenons les concepteurs du décryptage à l’origine de cette escroquerie high-tech “, a expliqué à Reuters l’un des directeurs d’enquête.” Ils passaient leur temps à chercher des contre-mesures à nos mesures antipiratage “, a déclaré François Carayol, directeur général adjoint du groupe Canal+, chargé de la distribution, et PDG de Canal+ Technologies.Les cerveaux, ingénieurs, techniciens ou simples ” bidouilleurs “, ont été interpellés en début de semaine à Paris, Toulouse, Avignon, Marseille, Châteauroux et Lyon.Les suspects, qui se sont rencontrés sur le Net, ont été mis en examen par le juge Christophe Ruin, notamment pour“entente en vue de l’entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données “. Ils sont également poursuivis pour “importation, détention et vente d’équipements conçus pour capter frauduleusement des programmes télédiffusés réservés”et“escroquerie en bande organisée “. Cette première vague d’arrestations devrait être suivie de nombreuses interpellations parmi les milliers d’utilisateurs identifiés et susceptibles d’être poursuivis pour recel.
Des cartes pirates vendues entre 3 000 et 5 000 francs
Les suspects sont soupçonnés d’avoir créé une cinquantaine de sites offrant une méthode de fabrication pirate de cartes à puce pour le décryptage des programmes codés de Canal+ et TPS.Ils auraient également vendu directement aux internautes des cartes permanentes d’abonnement à Canal+, pour un prix variant de 3 000 à 5 000 francs l’unité.Outre ces gains directs, les pirates vendaient des bannières publicitaires sur leurs sites hébergés aux Etats-Unis. A raison de 50 centimes par clic, ce marché leur rapportait environ 2 000 francs par semaine et par site.” Nous avons réussi à percer les nombreux pare-feu mis en place par les fraudeurs pour entraver leur identification “, a révélé l’un des enquêteurs.Au total, une vingtaine de gendarmes aidés des spécialistes de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie de Rosny-sous-Bois, en région parisienne, ont été mobilisés pendant six mois sur cette enquête.Les experts de Canal+ et de TPS ont également aidé les policiers à identifier les responsables, a-t-on précisé à Canal+.
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