Un rapport interne de Facebook estime que la plate-forme a été manipulée par le mouvement complotiste d’extrême-droite Stop the Steal ou encore le groupe Patriot Party pour délégitimer l’élection présidentielle américaine, encourager la violence et inciter à l’émeute du Capitole le 6 janvier.
Le texte a été obtenu par BuzzFeeds. Avec le recul, des mesures plus adéquates auraient pu être prises. Ses auteurs espèrent que le réseau social fera « mieux la prochaine fois».
Un vaste mouvement coordonné
La première erreur de Facebook serait d’être resté focalisé sur la suppression des faux comptes et des comportements inauthentiques, au lieu de s’intéresser aux agissements des vraies personnes. Le groupe Stop the Steal a vu le jour le soir des élections. Au moment où Facebook l’a supprimé, le 5 novembre, il rassemblait déjà plus de 300 000 membres et plus d’un million de personnes souhaitaient encore le rejoindre.
La seconde erreur est de ne pas avoir saisi tout de suite qu’il s’agissait d’un vaste mouvement coordonné. Face à son démantèlement et sa scission en groupes dérivés, Facebook a adopté une approche « fragmentaire », regardant chaque entité individuellement.
Or, l’analyse a révélé qu’il existait des comptes de « super-invitants » chargés d’inviter des centaines de personnes à des groupes, travaillant ensemble, mentant sur leur emplacement et utilisant des chats privés pour se coordonner. C’est de cette façon qu’ils ont pu continuer à fonctionner et à recruter sur le réseau social, longtemps même après leur interdiction de novembre à janvier.
Facebook réfute officiellement sa responsabilité
Nous étions donc là dans une mécanique différente de la tentative de déstabilisation orchestrée par la Russie avec des faux comptes lors de l’élection précédente. « Que faisons-nous lorsqu’un mouvement est authentique, coordonné par des moyens locaux ou authentiques, mais est intrinsèquement nuisible et viole l’esprit de notre politique ? », s’interroge le rapport. La question reste ouverte.
Ces réflexions ne vont en tout cas pas dans le sens des déclarations du PDG et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. Lorsqu’il a témoigné devant un comité de la Chambre des représentants, il a assuré que son entreprise avait fait sa part «pour garantir l’intégrité de l’élection». Pas question de reconnaître officiellement une quelconque responsabilité dans ce naufrage.
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