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Un rapport accuse Facebook de laisser prospérer les publicités climato-sceptiques

Entre argent et lutte contre le changement climatique, Facebook semble avoir tranché. Un think tank américain révèle que le réseau social diffuse des publicités climato-sceptiques.

Sur Facebook, 51 publicités niant le lien entre activités humaines et changement climatique ont été visualisées au total huit millions de fois sur la plate-forme durant la première moitié de l’année 2020. Le tout vendu pour la coquette somme de 42 000 dollars.
C’est ce que révèle un rapport publié jeudi 8 octobre par le think tank InfluenceMap à partir des données publiques du groupe de Mark Zuckerberg. Pourtant, Facebook interdit les fausses publicités et a encore répété en septembre être « engagé à lutter contre le changement climatique ».

8 millions de vues pour 42 000 dollars

Sur les 51 publicités identifiées, seule une a été retirée par le réseau social, tandis que les autres ont pu rester en ligne pour l’intégralité du temps prévu pour leur campagne.
Selon ce rapport, quatre groupes conservateurs américains étaient derrière la plupart de ces publicités. Les cibles ? Des hommes âgés de plus de 55 ans, dans des états américains ruraux, notamment le Wyoming et le Texas.

Deux stratégies de communication

Toujours d’après l’étude, la stratégie la plus fréquente consistait à attaquer la crédibilité de la science du climat, en affirmant notamment qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur le sujet. La deuxième stratégie la plus employée était de remettre en doute l’action des gaz à effet de serre émis par la combustion d’hydrocarbures sur le changement climatique.

« Propager de dangereuses foutaises »

Réagissant à ce rapport, la sénatrice américaine Elizabeth Warren a déclaré : « ce rapport édifiant d’InfluenceMap révèle la façon dont Facebook laisse les climato-sceptiques propager de dangereuses foutaises auprès de millions de personnes ».
Elizabeth Warren faisait partie des quatre sénateurs démocrates ayant écrit à la plate-forme en juillet denier pour réclamer qu’elle « mette fin aux failles qui permettent à la désinformation sur le climat de se répandre ». Elle avait aussi appelé au démantèlement du groupe de Mark Zuckerberg ainsi qu’au reste des Gafa (Google, Apple et Amazon).
En réaction à la publication de l’étude, un porte-parole de Facebook a déclaré que l’entreprise avait ouvert une « enquête sur les conclusions de ce rapport », rappelant leurs efforts « sans relâche à lutter contre la diffusion de fausses informations à propos du climat sur Facebook ». 

*Article mis à jour le jeudi 8 octobre à 16h45 avec la réaction de Facebook.

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M. S.-R. avec AFP