Projet au long cours, vision à long terme, retours sur investissement à échéance lointaine, équipes pérennes… Les qualificatifs qui illustrent la démarche d’urbanisation du système d’information via l’intégration d’applications d’entreprise (EAI ?” Enterprise Application Integration) ne sont pas particulièrement à la mode ces temps-ci. Et pourtant, la mise en place des outils d’intégration de l’architecture applicative s’avère de plus en plus indispensable pour mener à bien la rénovation des systèmes d’information.“Pour l’instant, les projets EAI n’existent quasiment pas en tant que tels. Les entreprises préfèrent profiter d’un grand projet ?” typiquement un projet de gestion de la relation client, par exemple ?” pour lancer dans le même temps une démarche EAI”, raconte Michaël Tartar, manager chargé de la pratique EAI chez BearingPoint (ex-KPMG Consulting Inc.). Encore naissante dans les entreprises, la démarche s’inscrit ainsi dans la durée. Et chaque refonte ou rénovation de système fournit l’occasion d’élargir le champ d’action de l’EAI.
Maîtriser la chaîne que parcourt l’information
Idéalement, chaque équipe projet doit donc inclure un spécialiste de l’EAI, qui joue le rôle de l’architecte, à savoir celui qui prend du recul et propose un plan de mise en ?”uvre. “Ce spécialiste devient incontournable pour tout type de projet ?” tant dans l’entreprise que chez les intégrateurs prestataires, mais aussi chez les éditeurs mettant en ?”uvre des progiciels qui devront aussi dialoguer avec le reste du système d’information”, considère Michaël Tartar. Il apparaît donc aujourd’hui clairement un besoin de ce type de profil, qui devrait aller croissant dans les mois à venir. D’autant qu’il n’existe pas encore de formations spécifiques à cette spécialité et que les compétences et connaissances requises s’étendent à tout le spectre couvert par le système d’information.Le spécialiste EAI devra, en effet, maîtriser l’ensemble de la chaîne que parcourt l’information ?” de la modélisation des processus métier aux technologies réseaux et aux infrastructures, en passant, bien entendu, par les langages de programmation, les bases de données, les composants, la sécurité… et XML. “Ce spécialiste a déjà quelques années d’expériences multiples et diversifiées avec, à la fois, une vision globale du système d’information et des connaissances de détail. Dans tous les cas, on ne peut pas faire d’intégration sans connaître XML et ses applications”, indique Michaël Tartar.Et le problème est bien là : les besoins naissants font apparaître une très forte demande à moyen terme. Mais les spécialistes n’émergent pas encore, et leur formation requiert du temps. Si certains trient méticuleusement les CV sur ces critères, d’autres décortiquent les potentiels internes pour trouver la perle rare, puisque leurs capacités d’embauche sont actuellement réduites à néant. Le débouché reste donc intéressant, notamment pour sortir d’un intercontrat !
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