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Un pro du ” renseignement ” dans les soutes d’Air France

Chargé de l’environnement économique et concurrentiel Fabien Pelous fournit l’entreprise en infos stratégiques.

C’est une réalité : les responsables de l’intelligence économique doivent composer avec les nouvelles technologies. Pour le meilleur et pour le pire. Certes internet leur facilite la tâche, mais il la complexifie puisque tous les acteurs de l’entreprise croulent sous encore plus d’informations. Fabien Pelous, 30 ans, en sait quelque chose. Ce diplômé de l’École nationale de l’aviation civile n’imaginait pas travailler dans le “renseignement”.

Les yeux grands ouverts

Mais sa connaissance pointue du secteur et un stage réussi chez Air France ont donné une nouvelle tournure à sa carrière : il est devenu, en 1999, responsable de l’environnement économique et concurrentiel de la compagnie. Avec une forte conviction : “Toutes les entreprises doivent éviter de prendre des décisions “d’un seul ?”il”, sans tenir compte de leur environnement dans sa globalité. Elles ont besoin d’un éclairage sur la concurrence.”Chaque jour, le rôle de Fabien consiste à analyser, diagnostiquer et diffuser des informations aux différents services de la société grâce à une grande palette d’outils. L’intranet, d’abord, joue un rôle crucial. Il contient à la fois une revue de presse en ligne sur la société, des fiches détaillées sur les concurrents (chiffre d’affaires, effectif, etc.) et des indicateurs chiffrés sur le trafic aérien. Avec son équipe de 10 personnes, Fabien Pelous met aussi en ligne des études de fond (un état des lieux par exemple sur les compagnies à prix réduit, etc.) qui peuvent aider les commerciaux à se forger un argumentaire de vente auprès de leurs clients. Par ailleurs, il utilise sur internet un répertoire de sites favoris, partagé avec l’ensemble de son service, et des instruments d’investigation classiques, comme des moteurs de recherche. Outre ce lourd travail de veille et de traitement de l’information, Fabien Pelous a, selon son expression, “un devoir d’alerte” sur tout événement important. Après les attentats du 11 septembre, il a publié un document détaillant les plans d’action des autres compagnies aériennes et les perspectives de reprise dans le secteur. “Aujourd’hui, précise Fabien, nous sommes confrontés, dans la capture d’informations, à deux difficultés principales. D’abord, la surinformation qui nous contraint à filtrer les données. Mais aussi la “mésinformation”. Nous devons alors veiller en permanence à recouper nos sources afin d’apporter au “client final” une vraie valeur ajoutée.” Et ça, ce n’est pas une affaire de technologie mais d’intelligence humaine.

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Sandrine Chicaud