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Un portail sinon rien

C’est l’histoire de la plus longue tournée postale du monde. 24 millions d’adresses en ” .com ” ou ” .org ” jalonnent le grand boulevard du…

C’est l’histoire de la plus longue tournée postale du monde. 24 millions d’adresses en ” .com ” ou ” .org ” jalonnent le grand boulevard du net auxquelles s’ajoutent chaque mois un million de nouveaux pionniers.L’idée d’agrandir le périmètre à sept artères au total relève en soi d’une bonne initiative, tant le besoin de ménage sur le web devient urgent. L’e-business ne s’épanouira pas dans la pagaille. Dans le monde du commerce matériel, il est illusoire de s’essayer à dupliquer une marque comme Dior, Nike ou Nestlé, diadèmes depuis longtemps installés et archiprotégés. Mais sur le net, du fait de sa jeunesse, c’est comme sur les marchés aux puces : le premier installé sur un bout de trottoir et moyennant une contribution variable a gagné.C’est ainsi que Villedelyon.com, Villedemarseille.com, ou France2.com correspondent à des sites pornographiques. À noter, pour Bertrand Delanoë, que Villedeparis.com est toujours à vendre. Il ne s’agit pas ici de trois ou quatre ratés qui feraient des exceptions notoires dans un monde parfaitement policé. La liste est longue. De fait, qui penserait candidement à sa banque en inscrivant BNP.com, se retrouverait quant à lui devant le guichet de Business News Publishing Company. Dans ce dernier cas, il faut soit avoir le réflexe ” .fr ” dans l’écriture de l’adresse URL, soit avoir recours à un portail bien de chez nous comme Voila.Par rapport à une recherche aléatoire, l’avantage qui consiste à passer par un portail soucieux d’hygiène commerciale saute aux yeux. Pas plus le portail Voilà, que son confrère MSN.fr, ne renvoit à des sites bizarres ou inconsidérés, si l’on cherche normalement ” France 2 ” ou ” ville de Lyon ” ou ” BNP “.Avec les dot-com, les dot-infos et autres dot-biz qui vont se démultiplier, la légitimité tout comme la position d’éditeur de portail vont s’en trouver confortées. Cependant, parce qu’un portail se contourne, le web ne peut, pour autant, faire l’économie d’une police des adresses efficace. Pareil pour le foot : pas d’arbitre, pas de match. Ou pas d’internet.

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Philippe Bonnet