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Un poilu de la Grande Guerre raconte sa vie sur Facebook

Voici une initiative originale du musée de la Grande Guerre de Meaux. Avec l’aide de l’agence DDB, il publie une page Facebook pour raconter le quotidien d’un soldat pendant la Der des Ders.

Et si Facebook avait existé en 1914, qu’y aurait raconté un jeune Français mobilisé ? C’est la question à laquelle le musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne) a tenté de répondre, avec l’aide de l’agence DDB et de l’historien Jean-Pierre Verney. Depuis le 11 avril 2013 et jusqu’au 17 mai prochain, Léon Vivien, instituteur fictif de 29 ans, raconte donc ses aventures sur le réseau social, à raison de cinq posts par jour.

Le feuilleton, richement documenté par des photos, dessins et affiches issus des collections du musée, débute au moment de l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, le 28 juin 1914. Finalement mobilisé, le jeune instituteur raconte au fil des jours la Grande Guerre de son point de vue : coups de gueule, anecdotes, photos… Les documents icononographiques proviennent directement des archives du musée.

On peut ainsi lire des messages comme « apte au service armé. Cette fois, le médecin ne m’a pas trouvé trop chétif » ou encore « ce matin, j’ai découvert notre fusil, le Lebel ! L’adjudant nous l’a présenté longuement. C’est une arme redoutable. » Des commentaires des amis de Léon ou de membres de sa famille, eux aussi fictifs, sont également intégrés à certains statuts du poilu. « Il était indispensable que les publications de Facebook soient justes, que le langage d’époque soit crédible », insiste Michel Rouger, directeur du musée. Ainsi le mot « boche » a été remplacé par « alboche », vrai surnom donné aux Allemands à l’époque.

Mais cela ne doit pas empêcher les internautes d’aujourd’hui de « liker » ou de réagir, notamment pour poser des questions au musée. « Notre génération n’a jamais connu la guerre et le dernier témoin français de la Première Guerre mondiale, Lazare Ponticelli, est décédé en 2008, rappelle au Parisien Jean-François Bouchet, rédacteur à l’agence DDB et auteur des posts de Léon Vivien. Facebook permet de toucher les 15-35 ans, pour leur montrer ce qu’ils auraient pu poster [s’ils avaient vécu] en 1914. »

Vingt-quatre heures seulement après son ouverture, le compte Facebook de Léon Vivien a déjà dépassé les 13 300 « j’aime ».

Source : Le Parisien

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Cécile Bolesse