En fait, le paradis que j’ai découvert est très ” spécialisé “. Il est éphémère et se déplace d’un lieu à un autre. Bien des restrictions, direz-vous, mais c’est déjà mieux que rien. La dernière fois que je suis allé au paradis, c’était la semaine dernière, à Atlanta, au salon Networld + Interop. La prochaine fois, ce sera début novembre à Paris.Quoi de plus magique, en effet, qu’un salon. Au hasard des allées, ce ne sont que présentations de produits aux fonctions sans limites et démonstrations éclatantes de performances.A Atlanta, réseaux optiques, réseaux sans fil, logiciels de gestion de services tenaient la vedette et promettaient des merveilles. L’an dernier, on parlait de térabit ? Dépassé ! A Atlanta, pour être dans le ton, il fallait dire pentabit. Rien ne paraît désormais impossible. Tout a été prévu. Les vendeurs ont réponse à tous vos soucis.Et comme l’idée de paradis est indissociable de celle de fête, celle-ci était également présente à Atlanta. On est bien loin du caractère austère des premiers salons. On y vient également pour se distraire, et les numéros comiques ne manquent pas. Certains en ont aussi profité pour se défouler sur un ring, installé par un exposant sur son stand. J’ai vu des volontaires venir s’affronter, revêtus de grosses tenues caoutchoutées qui leur donnaient des allures de Bibendum maladroits. L’arbitre (au moins au moment où j’y suis passé) était une femme qui n’hésitait pas à se jeter dans la mêlée.Tout cela dans la joie et la bonne humeur. Car aucun visiteur n’aurait, bien sûr, songé à inviter son fournisseur à l’affronter sur le ring histoire de passer ses nerfs sur lui. Pourquoi l’aurait-il fait ? Pourquoi serait-il mécontent de son fournisseur ? Pourquoi se plaindrait-il des défauts, des pannes, des insuffisances des produits qu’il a achetés ? Toutes les merveilles que j’ai vues au paradis répondent au doigt et à l?”il des démonstrateurs. Tout est parfait.Prochaine chronique le vendredi 20 octobre
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