Sur les traces de multinationales américaines telles que le constructeur automobile Ford ou la compagnie aérienne Delta Airlines, Vivendi Universal Publishing (actionnaire du groupe Tests, éditeur de 01net.) est le premier groupe français à proposer à ses 110 000 salariés français des PC en leasing pour 3 euros par mois pendant une période de trois ans.Vivendi espère que plus de 93 % de ses salariés seront séduits par cette offre qui coûtera à terme près de 800 millions de francs au groupe.Outre un PC Hewett-Packard, sont inclus dans le pack NetGénération, une imprimante, un kit de formation réalisé par la société française Iprogress, un accès à Internet fourni par Internet Télécoms. L’ordinateur tourne sous Microsoft Windows Millennium. Une hot line gratuite est mise à la disposition des employés.Quel est l’intérêt de Vivendi dans l’affaire ? Cette démarche relève-t-elle du pur mécénat de la part du deuxième groupe mondial de communication ?
Le PC comme lien social
” NetGénération n’est ni du paternalisme, ni un coup médiatique. C’est une réponse stratégique et sociale “, annonçait Jean-Marie Messier lors de la conférence de presse de présentation de NetGénération le 1er mars.Réponse stratégique ? “Internet représente une vraie révolution dans la manière de nous informer, de nous distraire, de consommer… Son utilisation doit être aussi évidente que lire, écrire et compter”, estime le président de Vivendi. Pour le président, il est donc primordial que tous ses collaborateurs soient familiarisés avec l’outil.Réponse sociale ? “Nous avons pour ambition de promouvoir la cohésion des salariés en renforçant leur sentiment d’appartenance au groupe, mais aussi et surtout de lutter contre la fracture numérique. Cela n’est pas seulement l’affaire des Etats, c’est aussi celle des entreprises.”De son côté, Philippe Billet, directeur général de PeoplePC France, la société qui orchestre le projet, est plus prosaïque. Il estime en effet qu’une telle opération permet d’une part de fidéliser les employés, et, d’autre part, de les inciter à “se former chez eux pour être plus productifs au bureau”. De quoi faire réagir les syndicats !Mais les choses ne sont pas si simples. Selon Eric Magnaudet, responsable du projet NetGénération chez Vivendi, le programme cible essentiellement les populations du groupe qui ne se servent ni n’ont besoin d’un ordinateur au travail. “Nous sommes préoccupés par les 30 % à 40 % de personnes chez Vivendi Environnement qui n’ont pas les moyens de s’acheter un ordinateur. Ils représentent notre c?”ur de cible. Nous voulons qu’ils puissent se servir d’Internet avec leurs enfants”, raconte-t-il.Par ailleurs, les formations ont été créées pour les novices de l’Internet sur des logiciels destinés au grand public.
Négociations syndicales
Le projet s’est d’ailleurs mis en place avec les syndicats.Au lendemain de l’annonce du projet, en avril 2000, ces derniers ont réagi pour que la mise en place de NétGénération se fasse de concert avec eux.Adopté l’an dernier, l’amendement sur la loi des finances précise, en outre, que toute opération de ce type doit être réalisée en partenariat avec les syndicats.Aussi, si les négociations n’ont pas été sans difficultés, Jean-Marie Messier a tenu à remercier les syndicats qui ont signé à l’unanimité le protocole d’accord de NetGénération pour l’Hexagone.Le 1er mars, l’un des signataires a d’ailleurs souligné l’importance de la démarche active des salariés dans le processus d’équipement : “Il n’y a pas de démarche commerciale de la part de Vivendi. Les salariés ont la liberté de choisir s’ils veulent ou non un PC. C’est capital”, a-t-il expliqué.Un second signataire a alors lancé un appel pour que le protocole d’accord soit identique dans les autres pays. Réponse de Vivendi : les négociations se feront au cas par cas, dans chaque pays.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.