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Un OS qui corrige ses défauts de jeunesse au fil des versions

Même si le noyau Linux est techniquement inférieur à celui des Unix propriétaires, il s’améliore et se professionnalise rapidement. Il est en passe de devenir l’environnement de référence pour les créateurs de logiciels.

Dès l’origine, Linux a été conçu par des développeurs pour leur usage personnel, c’est-à-dire pour être exploité sur une station de travail économique (d’où la plate-forme Intel) plutôt que sur un serveur.À ce titre, Bruce Perens, ancien coordinateur du projet GNU/ Debian, prévoit une percée importante de Linux sur les postes de travail dans les trois ans à venir.C’est la raison pour laquelle le positionnement actuel de Linux sur le marché des serveurs semble en grande partie opportuniste. Une évolution qu’il est intéressant de rapprocher de celle de Windows NT.

Le noyau 2. 4 de Linux tarde à s’imposer

Le nouveau noyau 2. 4 de Linux, dont la version stable est disponible depuis le début de l’année, a été présenté comme une révolution pour le marché professionnel de Linux (lire encadré). Seul ennui, le noyau de référence, et éprouvé, reste toujours le noyau 2. 2.L’adoption définitive du nouveau noyau par la communauté correspondra à son intégration à la distribution de référence, GNU/Debian, ce qui peut encore prendre un an ou plus au rythme usuel.Toutefois, certaines distributions commerciales (Red Hat, Mandrake, SuSE, Caldera) comportent déjà le noyau 2. 4 ou l’offrent comme alternative au noyau de référence (2. 2. 18).Quant aux constructeurs, ils semblent avoir définitivement adopté Linux. Ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir les spécifications de leurs matériels, et souvent même à travailler avec la communauté libre. L’appui de quelques grands, IBM en tête, aide considérablement.HP gère non seulement Linux sur ses nouvelles gammes de serveurs et stations de travail et la plupart de ses périphériques (professionnels et grand public), mais a aussi aidé au portage de Linux sur les anciennes gammes de serveurs, en collaboration avec l’ESIEE. Linux ne participe pas à la ” course à l’armement ” et c’est une excellente façon de recycler des serveurs jugés obsolètes.Finalement, Linux pourrait bien servir à unifier les Unix mais pas en les remplaçant comme on aurait pu le croire. Malgré quelques manques, l’offre de logiciels – libres ou propriétaires – est bien plus abondante pour Linux que pour les autres systèmes Unix et il existe des clones libres de toutes les applications Windows importantes.Par ailleurs, développer pour une plate-forme précise arrange les créateurs de logiciels. Pour profiter de cette opportunité, IBM et HP ont conçu, chacun de leur côté, des bibliothèques de compatibilité Linux pour leurs systèmes. Autrement dit, dans peu de temps, les logiciels conçus pour Linux fonctionneront tels quels sur les systèmes HP ou IBM. Que Linux s’impose ou non au marché, l’avenir paraît radieux pour les logiciels libres.

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CG