Le canadien D?”Wave a présenté Orion, un prototype d’ordinateur quantique à vocation commerciale. Il utilise des composants supraconducteurs qui fonctionnent en milieu cryogénique, très près du zéro absolu, et comporte
16 qbits. Le qbit, équivalent du bit en informatique traditionnelle, stocke deux états simultanément, et ce, durant toute la durée de réalisation d’un traitement, ce qui lui confère des capacités exceptionnelles au parallélisme.Cette particularité laisse envisager que les ordinateurs quantiques seront capables de résoudre des problèmes dits ‘ NP?”complets ‘ (*), hors de portée des ordinateurs classiques dans des temps
acceptables, par exemple, le cassage de clés de chiffrement. Pour l’heure, Orion a résolu trois problèmes relativement basiques : une grille de Sudoku, la création d’un plan de table et la recherche d’une structure
moléculaire dans une base de données. Orion n’est pas un ordinateur généraliste, mais plutôt un coprocesseur quantique destiné à traiter certaines classes d’algorithmes en complément d’un système traditionnel. De plus, ses
16 qbits sont très insuffisants pour le confronter à des défis plus difficiles.
Objectif, 32 puis 512 qbits
De l’avis même de Geordie Rose, directeur technique de D?”Wave, rien ne prouve que l’évolution vers 32, puis 512 qbits, objectif du constructeur, soit possible. En effet, préserver le système de toutes les
interférences, qui brisent les états quantiques, pourrait se révéler impossible à réaliser à mesure que son nombre de qbits augmente.Enfin, la communauté scientifique devra établir dans les prochaines semaines si Orion est un calculateur quantique ou un simple simulateur analogique. D?”Wave n’a pas cherché à cacher ses difficultés, un fait assez rare pour
être relevé. Et l’entreprise maintient qu’elle livrera des versions commerciales de ses systèmes dès 2008.(*) Modification le 21/02/2007 : les problèmes sont dits ‘ NP-complets ‘ et non ‘ NP-complexes ‘ comme indiqué par erreur dans la première version de larticle.
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