Un footing entre 19 h 30 et 20 h 30, ce n’est déjà pas commun. Mais un footing en prise directe avec une réunion de direction, le casque micro sur les oreilles et l’assistant numérique personnel dans la poche, cela ressemble à une publicité pour France Telecom : “Bienvenue dans la Vie.com.”
Au plus près du terrain
Ce n’est pourtant pas du cinéma. C’est bien pour l’opérateur historique de téléphonie que Jean-Paul Chapuis, directeur de France Telecom Formation (le centre de formation continue du groupe et de ses filiales), risque ainsi l’essoufflement et le surmenage. “Certains de mes collaborateurs disent que je ne sais pas “débrancher””, reconnaît ce dynamique quinquagénaire, pur produit de la maison (il y a fait toute sa carrière), passé par Sup Telecom, “accro” aux outils nomades depuis sa mutation à Albi, en 1998, comme directeur général. “J’avais quatre départements sous ma coupe, donc des salariés et des clients éparpillés sur des centaines de kilomètres. Comme je voulais conduire le changement dans mon entreprise au plus près du terrain, j’étais toujours en déplacement.” Téléphone de voiture, GSM avec modem intégré, Psion dernier cri (l’assistant personnel avec clavier), Jean-Paul Chapuis s’équipe pour garder le contact avec ses collaborateurs directs (déboussolés de ne plus guère croiser leur cher patron)… et prend le virus de l’internet mobile.“Aujourd’hui, je consulte mes e-mails de partout et n’importe quand, entre deux avions, à l’hôtel, lors d’une réunion qui s’éternise, et même durant le week-end, dans la file d’attente d’un cinéma. Je fais ainsi la chasse aux temps morts et dégage de précieux instants pour ma famille.” Voire. “Testeur”, fou de nombreux gadgets high-tech, forcené de la réactivité à toute épreuve, (il donne deux heures à son équipe rapprochée pour faire suite à un message vocal ou électronique) l’homme a passé quelques soirées à surfer depuis son domicile et à comparer l’efficacité respective du tout-ordinateur portable et du tout-PDA (Portable Digital Assistant, assistant numérique personnel). Avant de définitivement supprimer son espace bureau chez lui (c’était il y a deux mois) et de rationaliser sa méthode de travail : “Aujourd’hui, je fais le maximum de choses grâce à mon PDA : je prends des notes, je gère mon agenda et mon carnet d’adresses, je traite mes courriers électroniques, j’envoie des SMS [messages courts sur mobiles, ndlr], des fax, j’accède à mon intranet, mon portail WAP entreprise. Mais j’ai encore besoin de mon PC pour faire des présentations sophistiquées auprès de mes clients ou pour dupliquer des données que je ne peux pas encore synchroniser avec mon assistant numérique personnel, faute de compatibilité technique.”Des clients qui ont le privilège de rencontrer physiquement le directeur de France Telecom Formation. “C’est pour être plus présent auprès d’eux que je ne passe pas plus de 10 % de mon temps à mon bureau, situé à Montpellier”, concède Jean-Paul Chapuis. Des clients séduits et rassurés, aussi, par ce technophile : “Ils sont toujours impressionnés de me voir tapoter sur le miniclavier ou de découvrir nos projets d’e-formation sur des PDA.” Un enthousiasme partagé au sein de la direction de France Telecom Formation ?“Nous évoluons dans un contexte d’affaires où il faut réagir en temps réel et Jean-Paul Chapuis nous montre comment le faire”, analyse son bras droit, Jacques Fulcrant. “Le “coaching” de Chapuis a contribué à me faire adopter moi aussi les outils nomades”, constate, laconique, Alain Gayraud, le directeur de la communication de la division, rompu aux téléréunions et aux “net meetings” (réunions sur internet).Jean-Paul Chapuis assure ne contraindre personne à suivre son exemple, mais a pourtant mandaté un cabinet de conseil pour auditer les usages des nouvelles technologies par ses collaborateurs. Et troquera, non sans déplaisir, sa secrétaire actuelle (qui part à la retraite ce mois-ci) pour la responsable de la formation des assistantes du groupe aux nouvelles technologies, autant dire une professionnelle des réseaux ! Cet amoureux de la nature et du grand air en profitera pour supprimer toutes les armoires de son bureau (la sienne a disparu depuis plusieurs semaines, mais il gardait celle de son assistante pour ne pas la froisser) et en finir, une fois pour toutes, avec le gaspillage de papier.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.