A partir du 7 décembre, vingt femmes de Seine-Saint-Denis victimes de violences conjugales se verront remettre un téléphone mobile un peu particulier. Mis au point par Orange, il est doté sur le côté d’une grosse touche. Il suffit de la maintenir enfoncée quelques secondes pour entrer directement en communication avec un centre spécialisé géré par Mondial Assistance.
Les conseillers, joignables 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, ont été spécialement formés pour gérer ces situations de crise. Ils peuvent dialoguer avec les victimes, les conseiller sur la conduite à adopter, et si la situation le nécessite, appeler la police. Il s’agit d’une expérience qui sera menée jusqu’à la fin de l’année 2010.
Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes qui est à l’origine de cette expérience, assure que la prise en charge des victimes est plus rapide : « Si une femme appelle directement la police, elle risque d’être mise en attente, puis une fois qu’elle a une personne au bout du fil, elle va encore perdre du temps à devoir expliquer sa situation ».
Alors qu’avec le téléphone qu’on lui a remis, la victime est tout de suite identifiée grâce à son numéro et ce, même si elle n’est pas en mesure de s’exprimer. Le centre d’appel peut rapidement analyser la situation en s’appuyant sur son dossier personnel, qui comporte naturellement son adresse, la composition de la famille, mais aussi les décisions de justice prises pour sa protection.
Un dispositif inspiré de l’Espagne
Si la situation est critique, le centre d’appel demande l’intervention de la police en la contactant sur un numéro dédié. « Cette plus grande réactivité pourrait sauver des vies », estime Ernestine Ronai.
Le téléphone est fourni gratuitement aux victimes de violences choisies par décision de justice. Il comporte un forfait d’une heure de communication qui pourra être utilisé pour joindre le centre d’appel d’urgence ou l’un des 3 numéros, mis en mémoire, d’associations départementales d’aide et de soutien aux victimes. Une enveloppe de 12 600 euros a été débloquée pour cette expérience, alimentée à 80 % par la Région Ile-de-France.
L’Espagne a mis en place un dispositif similaire dont le succès a inspiré l’Observatoire des violences et le Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Deux années ont été nécessaires pour mettre en place des partenariats avec le Conseil régional d’Ile-de-France, le Parquet et le tribunal de grande instance de Bobigny, la Police nationale, et Orange.
Un comité se réunira chaque mois pour analyser les appels et mesurer leur efficacité. Si les résultats sont concluants, ce dispositif d’aide aux victimes de violences conjugales pourra être étendu sur tout le territoire.
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