Le journal de Rupert Murdoch, le New York Post, voit sa suspension enfin levée par Twitter. Son interdiction de poster sur le site de micro-blogging faisait suite à l’affaire de la publication d’e-mails provenant de l’ordinateur du fils de Joe Biden.
Le tabloïd aurait normalement dû recommencer à poster après que le réseau a mis une première fois ses politiques d’utilisation à jour, mais ce ne fut pas possible. Pourquoi ? Pour faire court et simple, il y a une réglementation sur les changements de réglementations dans les conditions d’utilisation du réseau social dirigé par Jack Dorsey.
En clair, même si le cas du New York Post fait, en quelque sorte « jurisprudence » et qu’il a inspiré un changement rapide de pratique, ce même changement ne peut s’appliquer rétroactivement et rapidement.
Il ne peut pas non plus s’appliquer aux anciennes publications. Il faut pour cela mettre – aussi – à jour la règle qui encadre cette règle.
Le temps que Twitter s’assure que tout est conforme, le temps a filé. Et le Post ne pouvait toujours pas publier de tweets sur son compte officiel.
Maintenant que tout le dispositif d’utilisation est conforme, le compte du New York Post est de nouveau actif. Le tabloïd américain s’offre, l’air de rien, une très belle victoire relative à la liberté d’informer sur un réseau social. Et presque 190 000 followers de plus au passage.
The Post's Twitter account gained nearly 190,000 followers during blackout https://t.co/ccBJHbYI6i pic.twitter.com/VgWXSuRH1T
— New York Post (@nypost) October 30, 2020
Les règles qui règlent d’autres règles
Pour rappel, le 15 octobre dernier, le New York Post se voyait bannir de Facebook et Twitter. Le journal américain avait publié des documents provenant d’un ordinateur du fils de Joe Biden, le candidat démocrate à la présidence américaine. Taxés de partialité dans les débats, les deux réseaux ont essuyé un feu nourri de critiques, accusés d’entraver la publication de documents véridiques obtenus de la part de sources fiables.
Twitter avait, toutefois, eu vent que ces documents avaient été obtenus de façon illégale. L’ordinateur du fils de Biden aurait été piraté et c’est un argument que Twitter s’est empressé d’utiliser.
Il y a 15 jours, la responsable du département juridique de Twitter (Vijaya Gade) se justifiait et expliquait, dans un très long thread posté sur son profil, les changements à venir.
So, what’s changing?
1. We will no longer remove hacked content unless it is directly shared by hackers or those acting in concert with them
2. We will label Tweets to provide context instead of blocking links from being shared on Twitter
— Vijaya Gadde (@vijaya) October 16, 2020
Dorénavant, le réseau ne peut plus « supprimer du contenu piraté à moins qu’il ne soit posté par les hackers eux-mêmes, ou des personnes connues proches de ces derniers ». Il aura toutefois fallu attendre 15 jours que les machines juridiques internes et externes fassent leur travail. C’est long. C’est sans doute ce que pensent de plus en plus les sénateurs américains.
Twitter, mais aussi Facebook ont été récemment reconvoqués devant le Sénat américain pour une autre affaire de censure/modération abusive. En outre, comme Facebook a aussi censuré le New York Post pour les mêmes raisons que Twitter, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey devront, après les élections, enfiler à nouveau leur plus beau costume afin d’être auditionnés sur l’affaire du Post.
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